• Homme.
• 28 ans.
• Kaze no Kuni.
• Sunagakure no Satô.
• Rang A.
• Jonin.
• Ninjutsu | Sensorialité
• Jiton (Satetsu) | Iryōjutsu

EN BREF

• Est né aveugle. ;
• Porte un fourreau à la ceinture, ce dernier se trouve être vide. Il ne contient que de la limaille de fer. ;
• Est gaucher. ;
• Aime cuisiner. ;
• Déteste couvrir ses bras. ;
• Porte une vieille écharpe qu’il utilisait plus jeune pour cacher ses yeux aveugles. ;
• Ne fait jamais attention à sa chevelure puisqu’il ne se voit pas. ;
• Ne porte que rarement des chaussures, pour mieux ressentir les vibrations du sol. ;

» WHO ARE YOU, SHAKA ?

•• Dévoué •• Fataliste •• Humble •• Maniaque •• Pacifique •• Rancunier ••

Arrêtez-vous un instant. Stoppez tout. Fermez les yeux. Gardez-les fermés durant plusieurs secondes, plusieurs minutes. Tentez de vous lever finalement. C’est alors que vous comprendrez son monde. Une obscurité complète. Pas la moindre lueur. Ni couleur. Essayez brièvement, même qu’une heure, de vivre dans son monde. Vous pourrez finalement ouvrir les yeux, retrouver votre monde. Le jour comme la nuit, tout cela est bien différent pour le Sunajin. Uniquement la sensation étrange que la température diminue. Que la chaleur du soleil s’arrache lentement pour offrir le froid du désert. Ce qu’il ne peut voir, il le ressent. Dans les raideurs d’un corps. Dans l’hésitation d’une voix. Dans les enjambées parcourues. S’il ne peut pas voir, il a appris à découvrir autrement ce monde que tous, autour de lui, observent de leurs pupilles.

Dorénavant, arrêtons-nous sur ses origines claniques car elles finissent par le définir. Naître Jikai est, pour certains, un luxe. Être entouré d’une grande famille, composé de multiples frères, des sœurs, des cousins et toute une série de parents plus ou moins éloignés. Imaginez brièvement cet enfant béni des Dieux, né avec quatre sens. Différent, sans être pour autant exclu, il eut, dès son plus jeune âge, à vivre avec ce qui devait être à la fois une bénédiction, mais aussi sa malédiction. Son frère Hakuryū devait autant le définir. Car il n’était pas n’importe qui. Du même âge que lui, les deux devaient apprendre à vivre ensemble. Deux frères. L’un était l’épée. L’autre serait le bouclier.

Dévoué à Sunagakure no Satô, car la Cité du Sable ne l’a jamais abandonné malgré sa cécité natale, le Jikai, timide en raison de son handicap naturel, a grandi avec grande humilité. Peu désireux de se mettre en avant, n’aimant guère qu’on lui pose des questions, l’enfant s’est très tôt renfermé sur lui-même. Seul son Hakuryū de frère arrivait à véritablement le sortir de cette bulle étanche dans laquelle il s’enfermait, se protégeait. Si ce dernier était celui qui arrivait à élargir sa zone de confort, il était de son devoir clanique de protéger son frère contre lui-même. Qu’il retrouve celui qu’il était. Garant des crises sporadiques de celui qui voulait uniquement vivre ce qu’il était alors. C’est ainsi qu’au contact de son frère, il eut à grandir bien plus vite qu’il ne le voulait réellement.

Routinier depuis son plus jeune âge, au point que l’Hakuryū savait toujours plus ou moins le trouver lorsqu’il avait besoin de lui, Shakyamuni a appris dès son plus jeune âge à se protéger. Vivant de ses routines, de ses habitudes, il craint le moindre changement dans sa vie. Chaque mouvement, le moindre déplacement du mobilier, le rend alors malade. Maniaque, au point de créer de véritables angoisses chez le garçon puis l’adulte, le Jikai déteste toute perturbation de ses plannings. Aussi, vous le verrez toujours être en avance. Rarement pris au dépourvu, car il prépare toujours tout à l’avance, même ce qui devrait être imprévu, il planifie. Une façon pour lui de rationnaliser ce monde qu’il ne peut pas voir.

Par son rôle de Gardien, le Jikai a développé, au fil des années, un important sentiment de devoir protéger ceux qui l’entourent. D’abord ceux qu’il aime. Mais aussi ceux qui ne peuvent pas se défendre seuls. Ainsi que tous les habitants de Suna. Protecteur bienveillant, agissant essentiellement dans l’ombre, il tente toujours d’offrir un sourire à la vieille voisine qui habite l’étage au-dessus, apportant discrètement quelques denrées à sa porte.

THERE IS A TIME …

Silence dans les dunes alors qu’il est assis. Jambes croisées. Tête basse. Il écoute car il ne peut pas voir. Pas de la même façon que les autres, en tout cas. Pas comme eux tous. Mais il l’entend. Il le ressent. Il comprend. Même le murmure du Désert signifie quelque chose. Parfois il souffle du Nord. Ou du Sud. Parfois, il amène avec lui l’élan de la guerre. Mais aussi des funérailles. Tant se dit. Et l’œil est si facilement trompé. Alors, pendant ces instants, le Désert lui demande qui il est. Quel est cet étranger ? Qui est alors rôdé par les Sables du Temps ?

***

Né il y a deçà vingt-huit années, dorénavant, dans le célèbre clan béni des Dieux. Jikai de son nom. Né sans aucun frère, au début. Et ses parents ne lui donneraient ni frère de sang, ni même une sœur. Pour autant, les traditions lui en offrirent un. Celui qu’il devait connaître toute sa vie. Car les deux étaient intrinsèquement liés. Par les étoiles. Par les dieux. Comme un jeu. Hakuryū Zenchi. Son frère. Sa responsabilité. Car ils devaient être né la même année, à quelques jours et mois de différence. Pas grand-chose. Mais il devait être son Gardien. Un Aveugle pour protecteur. Une ironie qui ne faisait rire personne, sinon, peut-être, l’Hakuryū lui-même.

Il devait apprendre très jeune, trop tôt, à toujours connaître la localisation de son partenaire de vie. Alors, avant même d’exceller dans l’art de son Clan, il avait appris à être un Senseur. Parce que sans cela, il ne pourrait pas devenir un véritable Shinobi. Sans cela, il n’aurait jamais su dire où se trouvait sa responsabilité. Zenchi. Un poids d’abord. Une malédiction dans un premier temps. Pour l’Hakuryū évidemment. Mais pour lui aussi. Une décision que le Jikai ne comprenait pas. Pourtant, l’un sans l’autre ne fonctionnait pas aussi bien que l’un avec l’autre. Il devait aussi le reconnaître. Un peu contre son gré. Tandis qu’ils entraient à l’Académie, puis en sortaient fièrement comme deux Genins, ils furent assignés dans la même équipe. Un choix compréhensible puisqu’il ne fallait que deux jours, l’un sans l’autre, pour qu’un premier dérapage ait lieu. L’Hakuryū ne savait simplement pas se contrôler. Deux jours seulement. Et il était passé par l’une de ses crises. A peine Genin qu’un transfert avait été fait. Pour que tu le rejoignes, et non l’inverse. Evidemment.

Pendant un temps, il avait, en plus de son travail en tant que Genins, croisé régulièrement plusieurs jeunes femmes. Car s’il était aveugle, n’en déplaise à certains, l’adolescent restait attrayant pour certaines. Plusieurs même. Mais s’éloigner, même brièvement, de l’adolescence parfois tumultueuse de son frère était un véritable calvaire pour son Gardien. Jusqu’au jour où ce fut de trop. Une autre crise. Une de plus. Et pour la première fois, les deux frères ne furent plus. Ainsi, durant un temps, le Jikai décida qu’il n’était plus ce qu’il devait être. Faisant sa propre crise, voulant se libérer de toutes les responsabilités toujours accumulées jusque-là, Shakyamuni désirait, un instant, vivre librement. Vivre sa vie. Celle qu’il pensait vouloir. Ne plus être un Shinobi. Ne plus être le Protecteur de l’Hakuryū. Ne plus être ce qu’il devait.

Pourtant. Pourtant cet état ne dura pas. Parce que sans son frère, il lui manquait une part de son existence. Parce que sans les recherches sur les anciennes civilisations, il n’était pas. Parce que laisser de côté son patrimoine génétique, ne plus ni Jikai, ni qui que ce soit ne lui convenait plus. Sa vie civile, il l’écarta de lui-même. Pour revenir au service. Pour le reprendre là où il l’avait laissé. Se dévouant dorénavant entièrement à Sunagakure no Satô, s’alliant essentiellement avec son frère, il se plongea davantage dans ses travaux, ses recherches mais aussi tout le support qu’il pouvait. Tandis que, chaque soir, rentrant seul chez lui, il cherchait encore la réponse à son unique véritable question.

Comment faire pour voir comme tout le monde ?

Et devait-il seulement ? Aimerait-il ce qu’il verrait pour la première fois ou était-il mieux enfermé dans son obscurité ?

***

Poussant un soupir, posant sa main dans le sable, il se relevait sans aucune peine. Sourire tranquille aux lèvres, il remerciait silencieusement le Désert de l’avoir écouté dans ses réfléxions. Puis hochant de la tête, il était temps pour lui de reprendre la route de la Grande Cité des Sables. Son frère l’attendait encore. Ses recherches l’attendaient. Son devoir l’attendait.