Saigo no Sōhei

Daimon ou la grande porte. Une seule et même ouverture imposante qui garantissait l'accès au village. Du haut de mes treize petites années, ce passage m'était naturellement interdit. Les membres des forces d'autodéfense veillaient à ce que le flux soit minutieusement contrôlé. La seule et unique raison qui pouvait me laisser le droit de quitter l'enceinte du sable était une dérogation délivrée par les autorités compétentes. Une autorisation qui m'était justement accordée à travers ma mentor. Dans le cadre d'une de ses missions, elle lui était confiée la tâche de vagabonder entre les provinces du vent et de la terre afin de veiller à notre suprématie militaire dans cette partie du monde que se soumettait activement à notre puissance. Selon elle, l'occasion était toute trouvée afin de passer un cap dans mon entraînement et ma formation de shinobi. Mais aussi pour me confronter à la triste réalité de ce monde : en dehors des terres contrôlées par des puissances militaires, une seule loi existait : celle du plus fort. Très sincèrement, l'appréhension de ce petit voyage était spéciale. La boule au ventre était présente au même titre que l'excitation. Comment rester indifférent lorsque la flamme de mes treize bougies s'était éteintes au sein du cocon familial ? Le confort prenait fin aujourd'hui et la joie ne pouvait que s'alimenter en connaissant l'accompagnatrice. D'une certaine manière, je me sentais rassuré et c'était tout à fait normal. N'importe quel élève et jeune shinobi se considérait en sécurité avec son professeur.

— Kindan-kun. Toutes tes affaires sont prêtes ? Nous n'allons pas revenir ici avant plusieurs semaines. Derrière cette voix grave et cette silhouette charismatique se cachait ma mentor. Après l'avoir attendu une bonne vingtaine de minutes, voilà qu'il était prêt à partir.
— Uizan-sensei ! Je commençais à croire que vous n'alliez jamais vous présenter. Haha. La relation que j'entretenais avec elle était réellement plaisante. Uizan s'illustrait plus ou moins comme une aînée, voire même un parent. Quoi qu'il en soit, tout était d'ores et déjà prêt de mon côté pour mener à bien ce départ temporaire.

Pour la première fois de ma vie, je délaissais le village derrière moi. Un étrange sentiment traversait mon corps tandis que les membres des forces d'autodéfense nous observaient partir. Place à la découverte du monde.