Saigo no Sōhei

Ainsi soit-il.

Franchement, ça avait été les vacances les moins reposantes de ta vie. T’avais l’habitude de venir arpenter la Province des Tigres pour te délecter du paysage et de la paix y régnant, le tout sans être dérangé par quiconque. Néanmoins, en l’espace de quelques jours, tu avais eu à vivre diverses aventures plus étranges les unes que les autres. T’avais d’abord rencontré la femme au gros fessier, celle même qui avait tenté de te briser les jambes, puis le corps tout entier avant d’essayer de noyer… Honnêtement, une rencontre comme une autre t’aimerais presque dire. Puis il y avait eu ce vieux monsieur du pont qui était venu te refiler une mission étrange. Bon, ça, honnêtement, ça n’avait rien de très choquant, t’étais mercenaire, c’était bien normal que l’on te sollicite pour du travail… Mais quand même, libérer des chameaux ? C’en était presque une insulte.

Bon évidemment, les choses n’étaient pas aussi manichéennes et pour ce qui était d’Asami, tu l’avais peut-être un peu cherché également. La faute ne lui revenait pas entièrement, mais bon, tu n’étais pas Nara Soren si tu l’avouais. Pour ce qui était de ton employeur, tu avais finalement décidé de retourner vers le Pont de la Mort, peut-être pour y rencontrer de nouveau celui qui t’avait payé, ou peut-être pour y déceler des indices ? T’espérais pas grand-chose, mais après tout, tu ne pouvais rien obtenir sans rien tenter.

Jouant avec un shuriken, tu t’étais rapproché de la terre visée en t’amusant à balancer l’arme vers les cieux, la faisant tournoyer à vitesse grand V et tentant de la rattraper sans te blesser. Très honnêtement, tu t’en sortais plus bien, presque assez pour être engagé dans un cirque. Puis, le trajet passait plus vite en s’amusant, preuve en est, tu avais déjà atteint le pont sans même t’en rendre compte. Fixant tes yeux d’azur vers l’édifice, tu remarquas une silhouette qui s’y baladait. Parfait ! C’était peut-être là quelqu’un capable de t’en apprendre plus sur les véritables buts de ta quête à venir.

Disparaissant de ta position, tu te manifestas une première fois quelques mètres dans le dos de l’individu, comblant le peu de distance qui t’en séparait. Naturellement, d’un second déplacement instantané, tu fis irruption à peu près à la même distance -quelques mètres-, cette fois face à cette personne qui paraissait donc être une femme. Sol humide, temps un peu grisâtre, ouais, c’était comme ça que t’expliquais cette petite glissade qui avait eu lieu. T’avais manqué de tomber et de complètement rater ton entrée, mais bon, tu t’étais plus ou moins rattraper… Fallait vite enchainer maintenant.

« Oy ! … Gros seins. » Très franchement, c’était pas ce que t’avais prévu de dire. Mais la chose t’avait un peu interloqué, d’autant plus qu’ils n’étaient pas vraiment camouflés. Tant pis, il fallait improviser maintenant et faire comme si c’était le surnom que tu avais choisi de lui donner. « Pourquoi est-ce que tu parles toute seule ? » Bah ouais, t’avais eu l’occasion de l’entendre dans son monologue en t’approchant et très honnêtement, ça t’avait beaucoup aidé à la catégoriser immédiatement en tant que fille bizarre. Certainement pas le meilleur moyen pour changer de sujet, surtout après ta remarque précédente, mais bon, ne vivait-on pas qu’une fois après tout ? « Il faut pas faire ça, sinon les gens vont te prendre pour une folle. Surtout ici. »