Saigo no Sōhei

Promue chunin depuis peu, tu sais pas trop si c’était une bonne chose. Ou, enfin, oui, parce que toi t’es fière, avec cette veste moche sur les épaules que t’as stylisé à ton goût, subissant ainsi par la suite les critiques de plus vieux que toi, de shinobis définitivement plus sérieux, plus droits. Mais voilà, si tes compétences semblaient parler pour toi-même, ton attitude, elle, laissait sûrement à désirer, d’après ceux t’ayant entraîné. Les critiques, tu les entends et les ignores, parce que t’as pas besoin de te soucier de ce que peuvent bien penser les autres, mais ça ne change pas le fait qu’elles sont là et que tu les entends parler de toi. Et ce, même lorsqu’ils croient que tu n’es pas là.

Observant tes insectes qui tournaient autour de ta tête, tu en vis un revenir et s’installer sur ton épaule pour te partager ton savoir. Entitée presque omniprésente, tu aimes tout savoir sur tout et sur n’importe qui. Ce n’est pas pour rien que tu es adepte des potins. C’est aussi comme ça que tu parviens à entendre ce qui se dit sur toi, commentaires qui ne sont pas toujours très élogieux. Mais cette fois-ci, c’est autre chose qui t’es rapporté.

Un homme venait d’entrer au village et il ne s’agissait pas de n’importe qui.

Quittant ta position, tu t’occupes dès lors de sauter de toi en toi en rappelant tes insectes, ces derniers glissant sur ta peau avant de sembler presque disparaître. Pour toi, c’est devenu normal, depuis le temps. Après tout, tu es leur hôte. Ça, tu l’as compris, au travers de tes lectures, à défaut d’avoir quelqu’un pour t’apprendre ce qu’il en retourne vraiment. Sautant du dernier bâtiment, tu tombes sans grande délicatesse devant le visiteur, manquant de trébucher mais parvenant tout de même à te réceptionner avant de t’immobiliser pour lui offrir ton plus beau sourire.

- C’est parce que je t’ai manqué, c’est ça ?

Sans doute pas, mais ça te plaît de le croire. Puis, t’avais pas pour intention de le laisser jouer le rabat-joie et nier ce fait et c’est donc pour cette raison que tu lèves les mains pour les poser sur tes oreilles, toujours avec ce sourire espiègle sur les lèvres. Comme ça, tu ne pourrais pas entendre quelconque commentaire il aurait pu avoir pour toi.

S’il pensait faire un passage rapide, et surtout, tranquille, à Suna, c’était raté. Parce que toi, tu n’avais définitivement pas manqué son arrivée.

Sans délicatesse, tu tombes sur le sol, te tenant face à l’homme qui venait à peine de franchir l’entrée du village caché dans lequel tu résides depuis quelques temps déjà. Assez pour avoir eu le temps de faire tes preuves et te voir offrir une promotion. T’es pas convaincue que ce soit une excellente chose, toi qui n’es pas toujours très sérieuse dans ce que tu fais, mais si eux te considèrent à la hauteur alors soit. Tu n’allais tout de même pas t’opposer à ces responsabilités ajoutées. Tu ne peux que sourire face à l’expression qui se dessine sur les traits de l’homme, un rire s’échappant par la suite de tes lèvres. - Et oui. Dommage pour lui, se débarrasser de toi n’était pas chose évidente. Puis, ce n’était pas comme s’il ne savait pas que tu vivais ici. À quelque part, il devait sans doute le chercher un peu.

Doucement, tu secoues la tête, laissant tes mèches brunes danser autour de ta tête avant de retomber sur tes épaules. - Même s’il y avait un insecte, tu ne le trouverais pas. Puis, tu ne cherches pas à la traquer. Pas lorsqu’il est hors du village du moins. Lorsqu’il s’y présente, oui, mais ça, tu considères que t’as le droit. Pour le coup, ce n’est pas contre lui, tu gardes une attention toute particulière vis-à-vis de tous ceux franchissant les grandes portes du village. - T’es con ou t’es con ? Question rhétorique alors que tu fronces les sourcils. C’est pourtant évident, comment tu sais. Alors pourquoi réagit-il comme si c’était vraiment surprenant ?

Peut-être que si tu avais été plus jeune, plus idiote ou alors si tu n’avais pas eu ces insectes tournant tout autour de toi, observant les alentours à ta place, tu aurais pu te faire avoir par cette expression surprise qu’il affiche. Mais, levant la main, tu laisses l’un de tes insectes se poser sur ta main, esquissant par la suite un sourire amusé avant de rouler des yeux. - Bien tenté. La prochaine fois, assure-toi que je ne puisse pas voir la supercherie. Voir, c’est un bien grand mot, mais c’est presque ça. Tu soupirs par la suite, ramenant tes prunelles vers lui, les sourcils légèrement froncés. - Alors, qu’est-ce qui t’amènes ici si tard ? Le ton plus doux, moins taquin. Ce qui ne dure pas. - Fais attention à ta réponse, je suis chunin maintenant. Je pourrais te mettre à la porte. Ou pas. Mais t’aimes bien prétendre le contraire.

Te taire ? Ce n’était pas près d’arriver. Ton plus gros défaut était sûrement cette facilité que tu avais de parler pour ne pas dire grand chose. Douée avec les mots et possédant une certaine éloquence, tu avais au moins l’avantage d’être intéressante. Ce qui t’amenait bien souvent à faire perdre ton temps aux autres, volontairement ou pas. - Make me. Seule réponse accompagnée d’un sourire espiègle que tu lui adresses, lorsqu’il te demande de te taire. La seule façon qu’il a, c’est s’il te force à te taire, et pour ça, il allait devoir y mettre un peu du sien. Et comme il ne semblait pas particulièrement tenté de faire des efforts en ce sens, tu peux te contenter de le suivre gaiement, prête à l’emmerder à la première occasion. Après tout, tu l’avais déjà fait en te présentant ici, face à lui, alors, autant continuer sur cette fois, le tout avec ton sourire le plus innocent, l’air de dire que tu n’étais responsable de rien.

- Oh. Une moue vient se dessiner sur tes fins traits encore un brin enfantin. - Et moi qui croyais que c’était pour me voir. Tu me brises le coeur, Soren. Dramatique, tu poses une main sur ton coeur, serre ton vêtement avant de t’accrocher à son bras, presque comme si tu venais de manquer de t’écrouler au sol. Trop douloureux que de constater qu’il n’était pas ici pour toi, voilà ce que t’essaies de lui faire comprendre avec un jeu d’acteur remarquable. - Et me sous-estime pas. Tu restes accrochée à son bras, même que tu tires un peu pour le forcer à se baisser, pour ainsi pouvoir approcher tes lèvres de son oreille. - Là, maintenant, t’aurais pu être mort. Le tout suivi d’un rire cristallin, amusé, alors qu’il n’y avait rien de plus vrai.

Et pour appuyer tes propos, tu te détaches pour ensuite lever une de tes mains qui se recouvre doucement d’une couleur violacée, laissant ainsi sous-entendre que, depuis sa dernière visite, tu avais fait des découvertes intéressantes, de ton côté.

- Ouai, c’est cool. C’est presque comme un jeu, pour toi. Un jeu auquel tu risques ta vie parfois, mais c’est ça qui le rend aussi amusant. L’adrénaline. - Tu penses vraiment qu’ils veulent me confier des responsabilités ? Malgré ton apparence juvénile, malgré ton caractère léger, tu restes réaliste de ta situation, du fait que ta personne ne plaît pas à tout. - Puis, qui sait, peut-être que c’est ma tâche, veiller sur les hommes mystérieux qui entrent dans le village. Bien évidemment que tu parlais de lui, le tout en gardant ce même sourire accroché sur tes lèvres. Suivant ce que tu dis, tu fais même genre d’observer les alentours, comme si tu t’assurais vraiment de surveiller ce qu’il se passait dans le village avant d’être rappelée à l’ordre par ton aîné. - Hey oh, c’est à toi de m’attendre. T’es l’intrus alors tiens toi tranquille, sinon je te fais arrêter pour ehh… Bon, je peux pas dire trahison, mais un truc dans la même ordre d’idée. Tu le rattrapes assez rapidement, te tenant à côté de lui, l’interrogeant tout de même d’un regard levé vers lui quant à où devait-il trouver son contact.

- J'ai jamais fait ça. Défense absolument pas mature mais qui se veut nécessaire. S’en suit d’une menace sérieuse à son égard, le tout dit sur un ton assez joueur, tandis que tu vois ta peau se colorée. Un poison rapide et violent, il te suffisait d’un toucher pour infecter quelqu’un et quelques instants de plus pour que la victime en meurt. Tu utilisais donc ces insectes avec parcimonie, ces derniers étant, de toute façon, plus rares et plus difficiles de les faire se reproduire. - Roh, ça va. Le violet disparaît, ta peau revenant à une couleur plus normale, alors qu’un insecte (moins dangereux) vient se déposer sur ta main. - Ils sont mignons, non ? Presque comme une maman fière de ses enfants, tu dis ça avec le sourire. - Puis vraiment, non merci pour les ombres. Tu balayes son offre d’un vague geste de la main. - Parce que bon, si c’est nécessaire de se montrer sombre et mystérieux, c’est très peu pour moi. Suite à ça, t’hausses les épaules, tournant la tête vers lui en lui adressant un clin d’oeil amusé. S’il fallait être subtile pour être un Nara, heureusement que tu n’en étais pas un.

Le suivant, ayant déjà dans l’idée de ne pas lui donner satisfaction de ton absence, tu lui parles de tout, de rien, de ce que tu fais ici, aussi intéressée à ce qui l’amène lui dans les environs. - C’est parce que je suis trop forte, ça. Le tout dit sans arrogance, ne te montrant pas tout à fait sérieuse non plus. Ta puissant n’est plus à prouver mais tu n’as jamais été vraiment du genre à te vanter, appréciant même, dans une certaine mesure, ce regard que les autres t’adressais. Bien souvent sous-estimée, tu ne pouvais qu’apprécier la surprise qui se dessinait sur les traits de tes adversaires.

- Non. Tu te rapproches, t’accroches à lui-même avec une main posée sur son bras pour finalement t’installer dans son dos, ta tête sur son épaule et tes jambes autour de sa taille. - Pour me fuir, faudra d’abord te débarrasser de moi. Tu passes outre la menace à tes supérieurs, ne comptant pas non plus créer quelconque problème à qui que ce soit. - Ouai, je sais c’est où. Que tu réponds lorsqu’il te présente le nom de l’établissement qu’il cherche. Tu aimais bien fréquenter ces endroits où tu ne devrais pas être. - Mais j’y gagne quoi si je t’aide ? Bien évidemment que tu étais intéressée par la réponse. Tu restes accrochée à son dos, quelques insectes voletant au-dessus de toi, attendant de voir si tu allais effectivement l’aider ou si tu ne te retrouverais pas tentée de simplement l’embêter un peu plus.

Un coup donné sur son épaule, regard agacé qui n’a rien de bien sérieux (quoique, un peu) alors qu’il insulte à nouveau ces précieux insectes qui sont une partie intégrante (littéralement) de toi. Sans eux, tu n’aurais sans doute jamais pu atteindre le niveau que tu as actuellement. La base de ton attaque et de ta défense résidait dans cette confiance que tu portais à ces alliés d’une vie. En même temps, de façon presque maternelle, tu les nourrissais de ton chakra, tout ça pour qu’ils puissent s’avérer outils dévastateurs, meurtriers, dans tout ce que tu entreprenais. - Ou alors tu caches le fait que t’es moche dans les ombres. Si les filles te voient pas, elles ne peuvent pas le savoir. Et toc. Vengeance. Sourire en coin, grimace peu mature et, l’instant suivant, t’es accrochée à son dos, prête à le suivre jusqu’au bout du monde. Bon, pas tout à fait, mais tu t’assurais comme ça qu’il ne se défile pas.

- Un chameau alors ? Qu’il en soit un ou pas ne changeait rien au fait que tu étais accrochée et ne comptait pas quitter ta position. Passant ensuite sur le sujet de la raison de sa présence ici, il cherchait donc un endroit particulier au sein du village. Un bar qui servait aussi à de la contrebande où des contrats pas tout à fait légaux s’échangeaient, c’était là-bas qu’il allait rejoindre celui détenant des informations pour l’aider. Si l’endroit aurait pu s’avérer problématique, jusqu’à maintenant, aucun tort n’avait été fait au village puis, vous aviez déjà assez de choses sur les épaules. Quant à toi, t’avais juste cette fâcheuse manie de mettre ton nez partout puis tu n’avais pas les meilleurs amis qui soit. Ou, enfin, des gens à qui tu savais que tu pouvais faire confiance mais qui pouvaient s’avérer dangereux et avec des jugements moraux assez particuliers. Pas que ça changeait vraiment quoi que ce soit te concernant.

Faisant mine d’hésiter, tu hausses les épaules. - Ok, mais tu payes les ramens. Voilà, c’était pas un choix que tu lui donnais sur le sujet. - Continue tout droit, c’est à l’opposé de là où on est. Bien loin des portes, dans un quartier plus sombre. Tu lèves le bras, lui pointe la direction générale avant de froncer les sourcils face aux questions qu’il t’adresse. Il était sérieux ? - Je suis plus une enfant, hein. Fait avéré même si ça ne semblait pas être exactement le cas alors que tu étais accrochée à lui, dans son dos, à te laisser porter au travers du village. - J’avais plus personne pour me protéger. C’était pas ça mais tu trouvais marrant le fait de lui remettre au visage qu’il était parti, t’avais rapidement abandonné lorsque la vieille était morte. - J’ai dû me trouver des nouveaux amis. T’hausses des épaules. - Ils sont cool. Tu dis ça avec une certaine conviction, peu embêtée de ce qu’ils pouvaient bien faire de leur vie. En tant que militaire, toi aussi tu devais parfois faire des entorses à cette moralité pourtant bien ancrée en toi. Juste qu’eux, ils le faisaient plus souvent. Ça t’empêchait pas d’aimer t’y rendre et de boire en leur compagnie, généralement tous assez sympathiques avec toi. - Et sinon, ça va comment de ton côté ? Autant faire un peu la discussion tandis que vous preniez la direction désignée.