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Dans un monde où les nouvelles générations ont connu les affres de la guerre par le biais d'écrits ou de contes oraux, ces dernières sont soudainement propulsées dans des destins pour eux inimaginables à l'instar de leurs aînés d'autrefois. Incarnez y votre shinobi et osez répondre présent à l'effort de guerre de votre nation. Que vous soyez un militaire, un déserteur, un membre d'une quelconque organisation religieuse ou non, défendez avec corps et âme votre nindõ puisque, finalement, personne ne peut se soustraire à son devoir de ninja.Lire la suite

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Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
Messages : 15
Territoire que tu connais par coeur, à force de le côtoyer. Tu ne t’es jamais vraiment éloignée de la province du feu, et ce, malgré l’aversion que tu pouvais avoir pour l’endroit. L’injustice qui régnait dans ces forêts te rendait malade, mais qui étais-tu toi, jeune gamine d’à peine quinze ans, pour y changer quelque chose ? T’étais personne, qu’une victime de la guerre et de la violence qui dominait ce monde trop grand pour toi dans lequel tu peinais à progresser. Alors il fallait que tu avances, que tu continues de bouger, parce que tu savais que le jour où tu t’arrêtais, ce serait la fin. C’était, du moins, toujours ainsi que tu avais vécu. Impossible de t’immobiliser sans quoi tout devenait trop dangereux.

Aujourd’hui, tu frôlais une rivière qui descendait sur plusieurs kilomètres, de ce que tu croyais en voir. Une façon facile pour toi d’avoir accès à l’eau sans devoir t’approcher d’un village. Pour la nourriture, c’était un peu plus compliqué mais, Yoshi étant à tes côtés, il était en mesure de chasser et sans aucun doute bien meilleur chasseur que toi. Tu ne sais pas trop où est-ce que t’allais, tu sais juste que t’allais quelque part et ça te suffisait. Ce n’était pas comme si tu avais vraiment besoin d’un objectif, comme si tu en avais un. La vie n’était qu’une succession de jour auxquels tu n’étais même pas certaine de survivre.

T’arrêtant après un moment, tu te laisses tomber près de l’eau, assise sur l’herbe en observant les environs. Peut-être que tu pourrais faire un campement ici, l’endroit te semble pas trop mal. Portant tes prunelles vers Yoshi, tu lui demandes son avis alors qu’il aboie gaiement, te signifiant ainsi que l’endroit lui plaisait. Soit alors. Tu souris doucement, comme souvent lorsque tu le fais en sa présence, le seul qui, même après tout ce temps, était encore à tes côtés. Et alors que tu passes doucement ta main sur sa tête, du bruit se fait entendre. Il t’en fait pas plus pour que ton sang ne fasse qu’un tour et que tu te redresses. L’instant suivant ? Tu viens de plaquer quelqu’un au sol, kunai à la main déposée contre sa gorge. - Ton argent. Tu survivais comme tu le pouvais et ça signifiait aussi agresser directement le premier osant s’aventurer trop près de toi. Tant pis s’il était plus fort que toi, pour ta part, tu n’avais pas les choix de montrer les crocs et de te montrer plus impressionnante que tu ne l’étais réellement. C’était la seule façon que tu avais trouvé pour qu’on te laisse généralement tranquille.
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
Messages : 30
    Il y a de cela un siècle, l'incident provoqué par le premier du nom contaminait de nombreuses forêts du pays. Personnellement intéressé de percer les secrets de cette contagion, je me dirigeais tranquillement vers la célèbre zone de catastrophe toxique. Pour cela, je devais suivre un cours d'eau sur plusieurs kilomètres. Profitant du paysage encore sain, je marchais sereinement les mains dans mes poches.

    Cependant, j'entendis un léger sifflement. À peine eus-je le temps de tourner la tête qu'une silhouette aux allures féminines me plaqua au sol : « ?! » Lors de ma chute, je ne prononçais aucun mot. Malgré les apparences, la situation était encore sous contrôle. En une fraction, j'analysais mon environnement et je m'établissais mentalement les options qui se présentaient à moi. Mon agresseuse sortait un poignard, elle voulait me planter ? Je ne pouvais pas l'arrêter par manque de rapidité. Néanmoins, j'happais hors de ma manche gauche un kunaï sur-mesure à trois lames. Alors que mon corps était définitivement plaqué par le poids de cette femme, j'orientais la pointe de mon arme en direction de son foie ; œil pour œil, dent pour dent. « Égorge-moi et je transpercerai ton foie. l'interrompais-je pour clarifier la situation. Si jeune et déjà dans un pitoyable état. Il te faut plus que ma piètre bourse. » Honnêtement, je ne savais même pas si mon interlocutrice avait conscience de l'importance de l'organe que je menaçais de charcuter. « Prend très vite une décision. »

    Je la dévisageais d'un regard froid et impassible. Ne montrer qu'un simple signe de faiblesse pouvait signer mon décès donc je me persuadais que j'étais plus fort qu'elle. Non, attend, je passais à côté de quelque chose. Une troisième présence, elle n'était pas seule ? Je la cherchais visuellement, tournant ma tête de droite à gauche. J'affichais un léger air de panique. « Un chiot ? Hein ? » Je regardais à un nouveau la femme. « Attends ! Qui es-tu et que me veux-tu ? »

    Il m'était impensable de m'en prendre à une originaire d'Hi no han. Cela irait à l'encontre de mon credo militaire : la nouvelle unification des provinces. Si la jeune fille le désirait, je pouvais sincèrement lui apporter mon aide. Pourquoi changeais-je si soudainement d'attitude ? Simple, j'avais déjà entendu une histoire particulière comme quoi des ninjas vivaient en harmonie avec des chiens voire des loups. En réalité, je ne savais plus comment réagir.


Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
Messages : 15
Te tenant au-dessus du jeune homme, jambe de part et d’autre de son corps pour rester bien ancrée dans le sol, pour éviter qu’il en vienne à te débalancer, tu le menaces, exiges quelque chose de sa part. Penchée au-dessus de lui, tu tiens ton kunai dans ta main, lame dirigée vers son cou que tu menaces, ton regard de flamme cherchant à être menaçant. Bien malheureusement pour toi, il n’est pas sans ressource et, l’instant suivant, vous êtes deux à vous tenir en joue. Arme dirigée vers ton abdomen, toi qui le menaces de l’égorger, vous êtes dans un statu quo où la prochaine action peut être décisive. Et si tu te devais de prendre rapidement une décision, à savoir tenter de l’achever ou te relever, tu ne fais rien, hésitante en tenant fermement cette arme secouée d’un léger tremblement. T’as peur, Jun. Peur de cette lame qui s’appuierait presque sur ta peau. Peur que cette attaque soit ta dernière. Parce que tu pourrais tenter de l’attaquer, chercher à le tuer, mais il n’a besoin que d’une erreur pour riposter et que cette dernière se montre fatale.

À tes côtés, il y a Hideyoshi qui s’est rapproché. Il a vu la menace et se tient donc prêt à intervenir. Pas bien grand, il tente tout de même de se montrer imposant, campé sur ses pattes en grognant férocement. Lui aussi n’attendait qu’un faux mouvement, qu’une erreur pour se jeter à la gorge du jeune homme écrasé au sol. - Ton argent, c’est ce que je veux. Ton froid, glacial, une réponse qui te semble évidence à une question à laquelle tu ne sais pas trop quoi répondre, autre ça. Qui es-tu ? Ça n’a pas vraiment d’importance. Ça n’a jamais vraiment eu d’importance, et ce, pour qui que ce soit. - Je ne suis pas obligée de t’égorger. S’il se montre coopératif, c’est ce que tu insinues. Comme si la décision lui revenait, comme si la suite des choses étaient entre ses mains. Yoshi aboie à tes côtés, comme pour mettre du poids à tes propos, pour lui faire savoir que vous aviez l’avantage numérique. Voilà qui est suffisant pour te mettre en confiance, ne serait-ce qu’un minimum. Tu as encore peur, l’arme tremblant toujours dans ta main, mais tu cherches à apparaître comme plus forte que tu ne l’es réellement. Tu as déjà hésité, volonté vacillante, preuve évidente de faiblesse de ton côté. Tu ne comptes pas répéter l’erreur, pas alors qu’il y a ton fidèle compagnon pour te soutenir.
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
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    Nous pouvions tous les deux mêler notre plasma sanguin pour finalement s'y baigner dedans. J'avoue que je n'aimais pas trop ce scénario, je préférais que nous repartions chacun de notre côté comme si rien n'était. Malheureusement, la jeune fille semblait préférer la première option. Tandis que je fermais les yeux et que j'inspirais profondément, je lâchais finalement mon poignard. Bêtement, j'abandonnais la seule chose qui me protégeait à l'heure actuelle. Désormais à la merci de mon agresseuse, je continuais désespérément d'établir un contact. Elle pouvait dépouiller mon cadavre, mais quelque chose d'imperceptible, mon sixième sens, me réconfortait dans l'idée qu'elle ne le ferait pas. « Tu peux prendre mes ryōs, cependant je pense qu'il te faut de la nourriture en priorité. » Dans un second signe de soumission et dans l'impossibilité de lever les mains, je les ouvris histoire de lui dire que je me rendais définitivement. Je ne faisais pas preuve de faiblesse pour rattraper la situation, je détestais ce genre de pratique.

    À vrai dire, je jouais ma dernière carte : la parole. Loin de vouloir faire ami-ami et de me lier d'amitié avec elle, je voulais juste repartir vivant et si possible avec mes vivres. « Tu te doutes que je ne voyage pas seul sans provision. Dans le sac que je porte, ce même sac que tu écrases, j'ai de quoi nous nourrir. » Je m'efforçais d'employer des mots justes et frappants. D'un ton bienveillant et d'une expression faciale chaleureuse, je lui sous-entendais, non, je la priais de se retirer de mon corps. De même, en lui disant que j'avais de quoi nous nourrir tous les trois, j'espérais partager un repas et non me le faire voler.

    Malgré cela, la situation restait complexe à désamorcer. Rien ne lui prouvait que j'allais réellement me laisser faire une fois libre de mes mouvements. Néanmoins, cette jeune fille avait besoin d'aide. Je ne savais pas de quelle manière elle se débrouillait pour survivre dans la nature, mais de l'aide était toujours appréciable. Un foyer, une famille, des amis. Je tentais de percuter son esprit sur ces notions qu'elle ne devait que difficilement connaitre. Plus les secondes défilaient, plus je devenais empathique quant à sa situation. Je prenais conscience de ce qu'elle devait endurer quotidiennement : « Ce chiot doit être sacrément fidèle, pas comme nous. dis-je en rigolant. Avant que tu commettes l'irréparable, nous pouvons toujours faire marche arrière. Je ne veux plus être ton adversaire. » De la même manière qu'une personne qui aiderait son prochain à se relever, je lui tendis symboliquement ma main droite. J'excusais facilement les individus désemparés qui voulaient survivre. D'ailleurs, je n'avais non pas dit que je n'étais plus son opposant, mais que je ne voulais plus ; résultat d'une réflexion personnelle.

    Je n'attendais même pas une réponse : « Sers-toi, prends ce que tu veux dans mon sac. Mange ou tu avaleras de force. » Mon altruisme me conduisait tout droit vers la mort. Étais-je réellement en train de menacer celle qui pouvait m'ôter la vie ?
Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
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Le regard rivé vers lui, tu tiens ton kunai d’une main et ton bras de l’autre pour faire cesser ce tremblement à peine perceptible secouant ton arme. Tu n’as pas envie d’appuyer pas plus tu as envie de donner le coup pouvant lui être fatal. Tu n’es pas une meurtrière, non. Tu es juste une gamine cherchant désespérément à survivre, attaquant à vue quiconque se présentant comme une menace ou semblant posséder quelque chose qui pourrait t’intéresser. De l’argent et des vivres, c’était d’ordinaire ce que tu cherchais mais même tes vêtements avaient été dérobés au cours de ton aventure. Tu es juste une gamine abandonnée qui n’a pas eu d’autres choix que de se faire confiance à défaut de pouvoir s’appuyer sur ceux qui auraient dû être chargé de te protéger.

Lorsqu’il relâche son arme, tu te détends. Tu as l’impression d’avoir gagné. Une victoire pour toi, tu allais avoir ce que tu voulais. Tu ne bouges toutefois pas, pas encore, écoutant la suite, ce qu’il te dit, la surprise venant se dessiner sur tes traits fatigués. Tu fronces les sourcils avant de finalement esquisser un rictus mauvais, ton regard s’enflammant de nouveau. - Je t’assure que tu vas le regretter si t’essaies de me mentir. S’il essayait de se jouer de toi, de la faible espoir qui naît en toi. L’espoir de pouvoir le laisser partir, de ne pas avoir à te battre. De partager un repas qui te ferait sans aucun doute le plus grand bien.

Hideyoshi près de toi, tu lui jettes un regard lorsque l’inconnu porte son attention sur lui. - Oui. Définitivement plus fidèle que l’homme. Le seul à être resté à tes côtés, envers et contre tous. Le seul sur qui tu sais que tu peux compter. Tandis que toi tu te montres toujours aussi mauvaise, agressive, te méfiant naturellement de lui, ton fidèle compagnon se rapproche de toi, petit coup de tête sur ta jambe comme pour te faire savoir qu’il ne représente plus un danger. Ou, tout du moins, il n’a pas envie d’en être un. Tu acceptes donc de te relever (en ignorant la main tendue), reculant d’un pas. Si à lui tu ne lui fais toujours pas confiance, tu as une confiance aveugle en Yoshi, ce qui te permet donc de le laisser respirer.

De son côté, ton chiot ne se fait pas prier, entend les quelques paroles et s’empresse d’attraper le sac dans sa mâchoire pour le ramener vers toi. Tu pourrais remercier l’homme mais tu ne le fais pas, parce que tu l’as menacé, parce qu’il ne te propose sans doute pas de partager par gaieté de cœur mais bel et bien juste parce que tu as posé un kunai près de son cou. Il n’y a personne pour t’aider, personne qui le ferait volontairement. Tu cherches alors dans le sac, cherchant quelque chose et avant même de manger toi-même, tu t’accroupis pour tendre ce que tu as à Yoshi. Peu importe la situation, peu importe ton propre inconfort, il est toujours celui qui passe en priorité. - Je te surveille. De toute évidence, tu n’étais pas à l’aise avec sa présence, tu l’étais rarement en compagnie de d’autres. Prenant ensuite quelque chose pour toi-même, tu lui renvoies son sac parce que si tu crèves d’envie de tout garder, que ça t’aiderait pour les prochains jours, tu n’es pas non plus cruelle. Tu n’es même pas mauvaise, pas fondamentalement du moins. T’essaies juste de survivre comme tu le peux.
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
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    Je lui tendais ma main par altruisme, mais pour l'instant elle ignorait encore mon aide. Tu m'étonnes qu'elle refuse. Cette jeune fille, probablement victime des guerres de notre territoire, devait vivre seule depuis plusieurs années à en juger son allure et son comportement pour le moins agressif. Elle portait des vêtements en lambeaux et se méfiait de mes faits et gestes comme si j'allais profiter d'un moment de faiblesse pour lui porter atteinte. Pas étonnant que la jeune fille se réfugiait derrière un masque. D'ailleurs, je me foutais du cabot et, ironiquement, c'était grâce à ce dernier qu'elle me libéra de son étreinte. Ni une ni deux, l'animal lui ramena mon sac. Je l'observais silencieusement pendant qu'elle se servait maigrement.

    Animé par une force motrice directement commandée par mon amertume, je me relevais d'un bond brusque. Agrippant fermement la hanse de mon sac qu'elle m'avait renvoyé, je me dirigeais vers mon interlocutrice d'une démarche vraisemblablement agressive. Rangeant au passage mon poignard sur-mesure dans mon holster, je l'assaillis verbalement : « Tu ne vois pas dans quelle misère tu es ?! » Une fois face à elle et son chien, j'ouvris sèchement le sac avant de déverser le contenu à ses pieds. Je m'accroupis pour positionner mon visage à hauteur du sien. Froidement, je la regardais droit dans les yeux. Loin de vouloir jouer au plus fort, je désirais réveiller sa conscience. « Je ne dis pas que ma vie est idéale, mais toi, ce n'est plus les galères que tu enchaînes. » J'étais à deux doigts de la gifler. Néanmoins, elle devait déjà porter des stigmates similaires. Puis bon, là, elle m'égorgerait sans hésiter. « Tout comme moi, tu es l'une des victimes de la guerre. » J'approchais lentement ma main droite vers son faciès. Glissant mon index droit sous son menton de sorte à relever sa tête, je continuais de parler calmement. « Vis avec la tête haute. Je ne vais pas te tenir la main, tu es assez grande pour faire joujou avec un poignard. »

    Sans perdre plus de temps, je me relevais puis je renfilais mon sac-à-dos vide. La fille me semblait primitive, mais je voulais quand même l'avertir du danger. Ce serait bête qu'elle décède des terres contaminées. « À quinze kilomètres d'ici, plus au Sud, les terres sont contaminées. N'y va pas et fui tout ce qui est violâtre. » Après tout, je n'allais pas forcer notre rencontre, je le sentais, mon interlocutrice était mal à l'aise avec moi et la situation pouvait toujours dégénérer : je n'étais pas l'homme qui allait la sauver de la misère.
Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
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Surprise, tu sursautes, revenant attraper ton arme pour le menacer de cette dernière. Il s’est approché trop rapidement et ça a suffit à ce que tu te sentes immédiatement menacée. Faisant un pas vers l’arrière pour t’assurer qu’il ne t’attaque pas par surprise, tu ne comprends pas trop ce qu’il fait. Vider son sac de nourriture au sol ? Mais pourquoi ? Tu n’es pas certaine de le comprendre, ni lui ni son attitude. Il te critique, tu l’entends, mais que peux-tu bien répondre à ça. Tu le sais que ta situation est précaire, sûrement même que tu aurais dû partir avec son sac, mais la vérité est que tu ne veux pas du mal aux autres. Tu veux juste cesser toi de souffrir. De fuir. De passer ta vie à courir sans jamais t’arrêter. - Si j’en ai conscience ! Que tu lui réponds sur le même ton alors qu’il s’approche. Tu sais que ta vie est misérable, que tu l’es tout autant. Tu n’as pas fière allure, ta chevelure sombre en bataille et ton visage marqué des combats menés et nombreux perdus. - Je ne suis pas une… Pas le temps de finir ta phrase que sa main se glisse sous ton menton, te force à lever les yeux pour le regarder.

Et toi, tu réagis au quart de tour. Tu es tentée de lui adresser un coup de tête pour fracasser son nez (tu n’aimes pas particulièrement qu’on te touche) mais il se recule, remettant son sac sur son dos après t’avoir laissé toutes les vivres qu’il avait. Tu grimaces, sentiment désagréable qui te prend. Si tu as pu voir dans son geste de plus tôt une tentative pour lui de survivre alors que tu le menaçais, pour ce coup-ci, tu sens une certaine pitié dans son geste et ça t’écoeure. T’as pas envie qu’on te prenne en pitié. Tu n’as pas besoin de la pitié des autres. Non, ce dont tu as besoin, c’est de quelqu’un pour prendre ta main (même si tu refuses de la donner) et te guider loin de cette route que tu empruntais jusqu’à maintenant.

- Manges avec moi. Ça tend plus vers l’ordre que de la question, toutefois, c’était déjà un début. Tu dois revoir tes compétences sociales, cela ne fait aucun doute mais ça ne serait sûrement pas pour tout de suite. - C’est ta nourriture. Que tu lui as pris de force. Tu soupirs, secoues doucement la tête, faisant danser tes mèches qui se reposent contre ton visage. - Je voulais juste… Au final, tu ne sais pas trop comment réagir. Tu n’as jamais su comment réagir avec les autres. T’es encore en colère, t’aimes pas la pitié, mais il y a une certaine bienveillance dans ses gestes secs qui te met mal à l’aise. Par manque d’habitude, sans doute. - Je sais pas. Lui voler son argent, c’était l’idée principale. Mais maintenant ? T’es un peu prise de court. - Merci. C’est discret, marmonné, mais nécessaire, tu penses, alors qu’il t’a donné plus que ce que tu aurais toi-même pris.
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
Messages : 30
    Pauvre brebis apeurée, elle réagit au quart de tour et se protégeait derrière un poignard à lame émoussée. Elle recula rapidement d'un pas en arrière, mais je ne comptais finalement pas m'arrêter en si bon chemin. Initialement désireux de poursuivre mon périple et de laisser cette jeune fille à son triste sort, ses dernières actions montraient qu'il y avait encore une lueur d'espoir. Je me rapprochais aussitôt d'elle, m'abaissant une seconde fois à sa hauteur. Je l'observais silencieusement avant qu'un sourire chaleureux se dessinait sur mes lèvres. « De rien, pas de problème. » Je ne rêvais pas, elle venait de me remercier. Mon sourire s'étirait, je rigolais bêtement ; cela me faisait sincèrement plaisir et réchauffait mon cœur.

    Je lui agrippais brusquement la main avant de me relever. L'attirant vers moi, je me dirigeais gaiement vers le cours d'eau : « Nous allons quand même manger au bord de la rivière non ? Autant en profiter ! » Ramassant au passage quelques vivres éparpillés à même le sol, je m'asseyais confortablement dans l'herbe. « Je me nomme Aijirō Uzumaki, et toi ? » D'une petite boite en bois, je sortis une première préparation culinaire – des onigiri. Je les tendis à mon interlocutrice, souriant toujours aimablement. « Ce sont des boulettes de riz enveloppées d'une algue. J'ai aussi...» J'ouvris une seconde boite qui contenait cette fois-ci des omusubi. « des boulettes assaisonnées. Je ne sais pas ce que tu manges habituellement. Goûte à tout ! » Par respect, j'attendais que la primitive mange en première. Pendant ce temps, je déballais et je lui exposais d'autres mets aux allures succulentes : des brochettes de mochi, de la pâtisserie, du poisson...

    En temps normal, je partageais volontiers un repas. Cependant, je n'avais pas réellement faim, la situation de la jeune fille et de son chiot me coupait l'appétit. Néanmoins, pour éviter les remarques et de la mettre mal à l'aise, j'engloutis, histoire de, une brochette. Au lieu de me nourrir égoïstement, je préférais lui laisser à elle et son compagnon de route la majorité du repas. « Sinon, tu profites de ta liberté ? Tu dois voyager et découvrir régulièrement de nouveaux horizons. » Tout en parlant, je balayais le ciel avec ma paume. « Il ne faut pas que voir les mauvais côtés de la vie au risque de ne jamais s'en sortir. Eh, ça t'arrive souvent d'agresser les gens que tu croises ? Enfin, je ne dis pas ça méchamment, mais un jour, tu tomberas obligatoirement sur une personne sans pitié. Ce serait nul de mourir aussi bêtement après tout ce que tu as fait. »

    Je me levais, j'orientais mon faciès en direction du soleil et j'écartais mes bras. « Moi, mon rêve c'est d'unifier ces territoires comme dans l'ancien temps. Et toi, quel est ton nindō ? » J'oscillais de sujets en sujets. Je parlais de tout et de rien avec un sourire naïf car après tout, la jeune fille pouvait toujours me planter pour voler mes vêtements. « Ah oui ! J'ai un cadeau pour toi. Tu as intérêt à en prendre soin. » Je lui dressais avec alacrité l'un de mes poignards à trois lames au manche jaune. « Ce n'est pas avec ton vieux kunaï que tu blesseras qui ce soit. De plus, je t'autorise à le vendre si tu as besoin de ryōs. » De ma main libre, je tapotais ma tempe avec mon index. « Souviens-toi en. N'oublie pas.»

    En abordant de multiples conversations à la fois, je désirais éveiller sa vivacité, qu'elle compose de vraies phrases et ne marmonne pas quelques mots incompréhensibles.
Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
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Un frisson lorsqu’il attrape ta main, toi qui n’a pas l’habitude des contacts physiques. Le seul que tu laisses d’ordinaire t’approcher, c’est Hideyoshi. Mais tu ne dis rien, te laisses faire, le suis jusqu’à arriver sur le bord de la rivière, là où tu t’assoies, ramenant rapidement ta main vers toi. Curieux personnage que tu ne parviens pas à décrire, t’es un peu prise au dépourvu par ce dernier. Il parle beaucoup avec un enthousiasme qui t’échappe, une certaine joie de vivre que tu ne connais pas. T’as jamais pris le temps d’apprécier la vie, on ne t’en a jamais donné l’occasion. Alors tu l’écoutes attentivement, presque captivée par ce qu’il te dit bien que toujours un peu mal à l’aise par sa présence. Onigiri en main, tu manges doucement, t’assurant aussi de donner de quoi manger à celui qui se régale du repas improvisé, bien plus consistant que ce que tu as pu manger ces derniers jours, voir même ces dernières semaines.

- Tu parles beaucoup. Une remarque qui se veut plus factuelle qu’autre chose. Il parle beaucoup, c’est un fait et tu le constates sans grand problème. Face à ses questions, tu es restée un peu interdite. Il y a tant à quoi tu n’as pas pris le temps de réfléchir au fil des dernières années, des notions qui te sens inconnue. Alors tu te sens un peu idiote, toi qui veut te montrer forte et qui, au final, est bien ignorante du monde qui t’entoures. Tu rougis alors un peu, légèrement honteuse vis-à-vis de tout ce qui t’échappe, tout ce à quoi tu n’as pas de réponse appropriée. - Moi c’est Jun. Ça te semble être une bonne place par où commencer. Quant au nom de famille, il n’avait pas beaucoup d’importance puis il est sûrement aisé de savoir de quel clan tu es issue.

Tendant la main, tu attrapes l’arme qu’il te tend, surprise et toujours davantage mal à l’aise. Tu n’as pas l’habitude des attentions à ton égard, toi qui a si longtemps été oubliée. Tu es détestable, violente bien malgré toi, t’accrochant désespérément à la vie. - Merci… À nouveau, faible remerciement alors que tu as encore le regard détourné, refusant de lui faire face. - Tu m’as demandé mon nindō. Tu n’as pas vraiment besoin d’y réfléchir même si ce que tu vas dire n’a rien d’aussi respectable que lui. - Survivre. C’est ce pour quoi tu te bats, ce pour quoi tu continues d’avancer. - Je sais que je pourrais tomber sur quelqu’un d’impitoyable. Quelqu’un de plus fort que moi aussi. Je ne suis pas idiote. Un peu, quand même, mais pas vraiment. Cruellement réaliste, tu sais toutefois que qui ne tente rien n’a rien. - Mais j’ai appris à me débrouiller ici, à essayer d’avoir ce dont j’ai besoin. Parce que tu n’as pas grand chose, rien de plus que quelques armes émoussées (plus un kunai en meilleur état désormais), deux ou trois morceaux de vêtements de rechange, le tout enfoncé dans un sac abîmé que tu traînes avec toi.

- Je sais pas vraiment si on peut parler de liberté. Tu manges encore tranquillement, ne sachant pas trop comment exprimer ce que tu penses de tout ça, de ta situation. - Je n’ai pas choisi tout ça. Ta vie. On te l’a imposé. Une course que tu as été forcée de poursuivre seule lorsque ton semblant de famille a voulu te vendre pour eux, survivre. - Je ne voyage pas vraiment. Un soupir s’échappe de tes lèvres. - J’essaie juste de ne pas rester trop longtemps au même endroit. Généralement, les gens apprécient pas trop me rencontrer alors j’évite de les recroiser. T’essaies de sourire alors qu’un faible rire un peu jaune s’échappe de tes lèvres. Répondre à ce sourire presque chaleureux que lui t’adresse. - Et toi ? Tu voyages beaucoup ? Une première, tu t’intéresses à un autre. Tu te dis que ça sera sûrement moins gênant que de manger en silence.
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
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    Mon interaction avec l'écornifleuse commençait à porter ses fruits. Lors de sa prise de parole, elle ne marmonnait plus dans sa barbe, mais communiquait avec des phrases. Alors qu'elle me reprochait mon bavardage, avouait son prénom et menait la conversation, je l'observais d'un regard émerveillé. Ce déclic, je l'attendais, j'avais presque perdu patience, je voulais reprendre ma route, cependant je l'ai fait : j'ai débloqué une première porte. Comme de nombreux enfants dans la même situation, elle pointait brièvement du doigt le déroulement de sa vie, une soi-disant existence imposée.

    Ne partageant pas son opinion, j'hochais immédiatement ma tête. Cela allait être certainement dur à avaler, néanmoins je me lançais quand même : « Tu es la seule responsable de ce que tu es aujourd'hui. C'est sûr qu'en regardant derrière toi, focalisé sur le passé, tu trouveras beaucoup d'excuses. Tu ne mérites pas ta situation actuelle, mais pour te relever... la tête haute, le dos droit et honore ton blason clanique. » Dirigeant mon échine face à mon interlocutrice, je relevai ma dextre pour pointer du pouce un tourbillon rouge cousu. « Je ne dis pas que tu dois chérir tes semblables, toutefois un peu de compagnie humaine ne te ferait pas de mal. »

    La jeune primitive m'interrogea soudainement sur mes voyages. Dégageais-je une aura bienveillante pour qu'une personne de son profil s'ouvre aussi rapidement ? « Tu ne sais pas ce que tu rates ! répondis-je spontanément. Des terres arides des provinces du vent, des montagnes abruptes des provinces de la foudre et la brume des provinces de l'eau... J'adore découvrir de nouveaux horizons. Pourquoi tu n'essaierais pas ? Cela t'ouvrira certainement les yeux et changera la vision globale que tu as du monde ninja. »

    Après mon petit speech, je rangeais les boites vides dans mon sac à dos. M'approchant ensuite du chiot, j'extirpais un petit foulard cramoisi de ma veste. Je m'abaissais lentement à sa hauteur de sorte à ne pas l'effrayer et, entre deux caresses, je nouai le bandana au tour de son cou. « Toi aussi tu as le droit à un cadeau. » Reconditionnant silencieusement mon matériel pour repartir sous peu, mon regard se figeait dans le sol. Comme intrigué par quelque chose, penseur, je ne portais plus réellement mon attention à la fille avant de reprendre brusquement la parole : « Jun. prononçais-je d'un timbre de voix particulier tant par sa fermeté et l'inquiétude qui s'en dégageait. Tu le fais déjà très bien, mais continue de te méfier des Hommes. Élève-toi et déploie tes ailes, sincèrement, et prend garde. » insistais-je.

    L'histoire de Jun renforçait mes convictions. Elle avait grossièrement mon âge et vivait déjà dans la misère, une situation intolérable pour l'une des cinq grandes nations – du moins, de ce qu'il en restait. Moi ? Je vais changer ce merdier.
Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
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Il était facile de te peindre comme étant la victime, tu l’avais toujours fait. Et pourtant, tu continuais d’affirmer que tu ne l’étais pas, survivante d’une vie idéale où tu n’avais jamais pu faire confiance à qui que ce soit, forcée de vivre par toi-même et t’en sortir sans que personne ne t’ait jamais appris comment. Bien souvent, tu fuis. Tu fuis tes problèmes, les autres, ta réalité, vivant loin de la population, là où les gens sont trop nombreux. Parce que tu ne t’y sens pas bien, mal à l’aise, les regards qui se posent sur toi et te donnent l’impression qu’ils te jugent. Ou alors peut-être te prennent-ils en pitié ? Dans les deux cas, ça ne t’enchante guère. À ses mots, tu te tends un peu, y ressentant une accusation qui te déplaît. Ta faute ? Tirée loin de chez toi pour finalement être abandonnée lorsque le voyage était devenu trop difficile, tu serres un peu le poing.

C’est pas contre lui que tu es en colère, c’est contre toi-même. Parce que tu sais que tu es misérable, à vivre loin de tout le monde, chercher à survivre seule dans un monde s’avérant hostile à ton existence. - Ce n’est pas comme s’il y avait vraiment quoi que ce soit à honorer… Parce que les autres Inuzuka que tu connaissais, tu les haïssais. Parce qu’ils t’ont laissé seule. Parce que le seul qui est resté, c’est Hideyoshi, celui-là même qui s’est approché, présence réconfortante à tes côtés, lorsque tu t’es tendue. Passant à autre chose, ne souhaitant pas te miner le moral de détails que tu ne saisis qu’à moitié, tu l’écoutes parler de voyage. Il y a quelque chose d’agréable dans sa façon de s’exprimer, une légèreté que tu ne connais plus mais qui n’en est pas moins captivante.

- Je ne suis jamais sortie des territoires du feu. Seule, affirmant ne plus avoir aucun lien avec la province, d’en haïr même ses habitants, au final, tu n’as jamais pu partir. Par espoir que les choses changent ? Par une volonté vacillante de faire changer les choses ? D’éviter que ton histoire se répète, encore et encore ? Peut-être bien. Mais tu n’es pas une héroïne, Jun. Tu sais montrer les crocs, grogner, mais mordre, c’est une autre histoire. Tu es terrifiée. Terrifiée de tout ce que tu ne sais pas faire. Terrifiée à l’idée de mourir bêtement. De son côté, Hideyoshi aboya avec enthousiaste avant de se rapprocher de toi, se pavant avec son nouveau foulard autour du cou, ce qui ne manqua pas de te faire rire doucement. - Je… Surprise de ses paroles, tu lèves tes prunelles dorées vers lui, les sourcils légèrement froncés. - D’accord. Que pouvais-tu répondre autre que ça ? Que tu ne savais pas comment déployer tes ailes ? Que tu n’as jamais appris à voler ?

Finalement, c’est autre chose que tu décides de lui dire. - Pourquoi ? Comme ça, on pourrait se dire que tu lui demandais pourquoi devais-tu te méfier des Hommes. Sauf que ce n’est pas le cas, car ça, tu connais la réponse. Non, c’est autre chose. - Pourquoi est-ce que tu as fait tout ça ? Avec une légère inquiétude perceptible dans ta voix. Les gens ne sont jamais gentils sans raison et toi, tu lui désignes ton chien, l’arme que tu tiens, la nourriture qu’il avait partagé avec toi. Pourquoi avait-il agis comme ça ? Pourquoi ne t’avait-il pas juste abandonné en laissant derrière lui une partie de ses vivres ?
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
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    Membre du clan des tourbillons, les quidams qui croisaient mon chemin me qualifiaient d'individu ruisselant de vertu et qui a le cœur sur la main. Une once de bonté, une maigre générosité étouffée par la guerre et les mauvaises habitudes humaines. Réchauffer ce qui se cachait dans la poitrine de chaque être vivant était ma façon de changer le monde, ma manière d'empreindre mon histoire à petite échelle. Jun, cette fille primitive délaissée par les siens, allait être l'un des porteurs de ma mémoire si je venais à décéder. À vrai dire, grandir entre les conflits me permettait de saisir l'ampleur de ce qui se tramait parmi les confréries des ninjas. J'en avais ma petite idée et, à l'insu de tous, je parcourais le monde pour découvrir des archives et des vestiges de l'époque des terres sanglantes. J'avais en permanence cette réflexion profonde sur le monde vivant qui m'entourait, je réfléchissais longuement sur la signification et le rôle primordial d'un shinobi et de la patrie : je m'inquiétais pour l'avenir du Feu et, plus généralement, l'avenir du monde.

    Mes actions, mes cadeaux, mes mimiques... mon moindre geste étonnait la jeune fille. Elle qui n'avait connu que le désespoir et l'abandon, il était légitime, à sa place, de demander pourquoi. Dans quelles intentions faisais-je cela ? Pour qu'elle ne perde pas définitivement espoir en l'humanité. Certes, une amertume consumait Jun, mais il était encore temps pour la faire disparaître ou du moins, la libérer de son étau. « C'est une très bonne question. avouais-je avec un air embarrassé. Ah, je sais. » Non, je n'agissais pas par pitié, non, je n'espérais rien en retour. Dirigeant lentement ma dextre en sa direction, je me rapprochais face à elle pour m'arrêter à une trentaine de centimètres. Levant mon bras droit, je tendis mon index droit pour le déposer approximativement au milieu de son sternum, visant symboliquement l'emplacement de son cœur. « C'est pour lui que je le fais. » Non, je ne parlais pas d'amour, de coup de foudre ou de connerie du même genre.

    Par cela, j'entendais soulager les maux de son organe refroidit – ou plutôt gelé – par la tristesse et la rancœur. Agrippant ensuite ses deux poignets, je plaçais mes deux pouces à la base des siens, comme si je tentais de percevoir son pouls radial. « Toi qui te demande ce qu'il y a chez toi à honorer, tu sembles oublier ce sang qui coule dans tes veines. J'ajouterais même que, jouer du kunaï c'est suffisant contre des civils ou des êtres frêles comme moi, mais je te rappelle que l'on parle de militaire au-delà de nos frontières. Plus tard, tu te défendras vaillamment avec des capacités certainement claniques. En bref, tu utiliseras les mêmes pouvoirs que ceux que tu sembles détester. »

    Jun n'était pas trop tactile, je lâchais donc aussitôt ses mains après ma prise de parole. Je faisais plutôt ça pour l'embêter, la taquiner amicalement. D'ailleurs, je me demandais pourquoi la sauvageonne ne m'avait toujours pas bondi dessus. Car oui, avoir un contact physique avec une fille de ce genre, isolée et recluse, relevait de l'exploit. Après un petit moment de silence, je fermais les yeux puis j'expirais une bonne quantité d'air. « Jun. Il est temps que tu te sortes de là. » Débarrassant les récipients qui contenaient la nourriture, j'invitais mon interlocutrice à me suivre. « Un nouveau départ inclut de nouvelles responsabilités, de nouvelles résolutions... bref, mais cela implique surtout un changement radical. Nous allons nous rendre dans le village le plus proche pour que tu te changes avec de nouveaux vêtements. Et pas question de les voler ou d'agresser qui ce soit. »

    J'allais sérieusement investir ma dernière solde pour une sauvageonne que je ne connaissais pas. M'enfin, qu'allais-je faire d'autre de cette somme ? Je n'avais pas besoin de mille et de cent pour vivre. « Tu viens ? » Ce n'était évidemment pas une interrogation.
Inuzuka Jun
Inuzuka Jun
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T’es surprise de sa réponse. Comme depuis le tout début, depuis que tu l’as rencontré, t’es surprise de ce qu’il dit, ce qu’il fait. C’est donc bien seulement par bonté qu’il a fait ça ? Sans doute parce que tu faisais un peu pitié. T’aimerais te dire que c’est pas le cas, toi qui n’aimes pas qu’on te prenne en pitié, osant affirmer que tu peux t’en sortir seule, mais tu te doutes bien que ça a dû jouer sur la façon dont il s’est comporté avec toi. Jeune enfant sauvage qui peine à interagir avec les autres, tu vois la menace partout, cherches de te prémunir de celle-ci pour survivre dans un monde qui t’échappe. Un monde que tu ne comprends pas spécialement, si ce n’est qu’il t’est hostile. Que tu ne vis pas. Non, toi, tu survis, sûrement comme bien d’autres jeunes dans ta situation. Des jeunes qui se sont retrouvés abandonnés faute de la guerre qui ravage le pays dans lequel tu vis, cette même guerre qui a frappé ton village que tu as dû quitter précipitamment, quelques années plus tôt.

Il attrape tes poignets et tu ne sais pas trop comment réagir. Tu n’as encore rien dit depuis sa précédente réponse, un peu prise de court par ce qu’il raconte, ne t’étais pas attendue à ça venant de sa part. Venant de personne, en réalité. La bienveillance, tu ne connais pas. Ceux supposés veiller sur toi t’ont vendu alors, comment étais-tu supposée faire confiance aux autres ? - Je t’entends. Oui, t’entends ce qu’il te dit. Est-ce que tu le comprends ? Un peu moins. Protéger qui ? De quoi ? Il faudrait d’abord que tu te protèges toi-même. - Mais je n’ai personne pour m’apprendre. Ton regard se porte vers ton chien. - Nous apprendre. Peux-tu vraiment le faire seule ? Ta maîtrise du chakra était somme toute assez aléatoire, toi qui n’avais comme expérience que ce que tu avais vu de la part de d’autres, de ceux qui t’ont abandonné.

Tu ne sais pas vraiment quoi lui répondre, en fait. Parce que tu l’entends, vraiment, le seul problème c’est que, ça t’échappe. Un nouveau départ. Faire un changement dans ta vie. D’accord, mais comment ? Il semble proposer une solution, mais toi, t’es pas trop convaincue. - … Mais… Tu te retrouves tout de même à le suivre, t’avançant derrière lui. - Je n’ai pas l’argent, pour tout ça. Pour des nouveaux vêtements, notamment. Pour le moment, tu t’en tirais avec ce que tu avais trouvé, ce que tu avais pu voler. Mais bon, tu le suis quand même, parce que t’as pas trop de choix, parce que t’es quand même curieuse. Parce qu’il y a une part de toi qui aimerais bien que les choses changent. Que ta vie soit différente. Car cette misère, tu n’en as jamais voulu. Elle t’a été imposé. - T’es qui toi, en fait ? Il te parle d’espoir. D’une vie meilleure que celle que t’as là. Pourquoi ? Qui était-il ? - Comment peux-tu avoir autant de conviction ? Ça te surprend. Vraiment. Sûrement parce que toi t’as déjà abandonné, parce que t’as perdu espoir en la vie. T’as envie d’y croire, vraiment. Tu sais juste pas par où comment. Quoi faire pour y parvenir, pour voir la vie un peu plus comme lui.
Uzumaki Aijirō
Uzumaki Aijirō
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    La jeune fille primitive soulevait un réel problème lorsqu'elle avouait n'avoir personne pour l'épauler. Il est vrai que vivre en marge des sociétés véhiculait un sentiment de liberté, ma foi fallacieux à mes yeux, mais cela cachait un second problème d'envergure. Contrairement aux villages militaires qui bâtissaient des académies et adoptaient un système scolaire digne de ce nom, la transmission des connaissances en dehors des grandes nations était pour le moins chaotique. L'apprentissage d'un pouvoir clanique se reposait sur un patrimoine oral certes très bien gardé – généralement par jalousie – cependant il restait facilement perdable. D'autant plus qu'elle le souligna dans la foulée, ses semblables utilisaient des techniques en tandem avec une espèce animale. Malheureusement, je n'avais aucune aide à lui apporter hormis les bases élémentaires.

    Tu es seule, tu es grande et tu me sembles débrouillarde, tu forgeras toi-même tes armes ultérieurement.

    Trêve de bavardage, d'une main je sortais une carte des territoires du feu de mon sac à dos. De l'autre, j'extirpais de ma poche une boussole. Ni une ni deux, j'orientais mon corps vers la direction que nous devions prendre. J'ouvrais la marche et, par méfiance, je veillais régulièrement mes flancs. Me retournant de temps à autre pour observer hâtivement derrière nous, j'essayais désespérément d'avoir l'œil partout. Prudence est mère de sûreté ; l'Inuzuka m'avait déjà surprise une fois, je ne voulais pas me faire avoir deux fois, qui plus est, je pouvais tomber sur un réel fou furieux capable de me planter pour quelques ryōs.

    Pendant ce temps, Jun me demandait qui j'étais réellement et où je trouvais toutes ces ressources, mon espoir inépuisable et mes convictions particulières. Au début, je désirais bêtement répondre que j'étais un humble militaire comme n'importe quel autre, un banal être humain altruiste, un homme qui avait une très grande estime de ses semblables, un shinobi qui pensait que les guerres sont évitables. En somme, une personne bien trop rêveuse et utopique sur les bords. Tout en expliquant mon point de vue relativement détaché de la réalité, une vision du monde d'un bohémien qui pensait tout savoir sur les grandes nations, nous nous rapprochions progressivement du village jusqu'à l'apercevoir.

    Je suis jeune, je suis insouciant, j'ouvre mon cœur. J'ai confiance en l'humanité, un jour, elle se libérera des guerres et elle trouvera l'harmonie d'elle-même. Je ne me distingue pas par mes exploits ou par mon courage extraordinaire, je laisse cela aux plus téméraires et aux plus forts, néanmoins j'ai foi en nous. dis-je gaiement. Ne t'inquiète pas, je paierai.

    Loin d'être militarisé, ce bourg regorgeait exclusivement de civils qui survivaient grâce au commerce. Nous passions l'entrée sans problème et nous nous engagions directement dans la rue marchande, le cœur même du village, une longue avenue animée par d'innombrables commerçants. Aujourd'hui, il y avait foule et les boutiques étaient noires de monde. Adressant un sourire à la fille à mes côtés, je lui agrippais la main comme un parent le ferait avec son enfant pour qu'elle ne se perde pas. Tout ce que j'espérais, c'est que Jun ne sombrait pas dans la panique ou l'angoisse vis-à-vis des civils à proximité, mais surtout à cause des regards insistants qui dévisageaient les guenilles qu'elle revêtait.

    Totalement impassible des jugements portés à nos égards, j'amenais l'adolescente à une première boutique de vêtements. Désormais, c'était à elle de choisir et prendre ce qui lui plaisait, je ne connaissais pas ses goûts.
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