Saigo no Sōhei

La plupart des membres des forces spéciales portaient des uniformes militaires comprenant notamment une veste renforcée. Yosōgai était l'un des rares à préférer le port d'un kimono, l'associant naturellement avec le masque obligatoire. Depuis la période purgatoire qui ordonnait la capture des survivants de la guerre et l'élimination de l'élite adverse, le ninja d'élite vagabondait entre les provinces de l'eau et de la foudre. Toujours accompagné par son escouade, les missions changeaient régulièrement. Parfois, il lui était demandé de procéder à l’élimination d'adversaire clé. Tandis qu'il recevait des affectations précises pour assurer la sécurisation d'un territoire : le but étant de confirmer l'absence de l'ennemi, principalement sur les terres proches du village.

Le processus d'élimination et de capture était relativement long. Bien souvent, il fallait attendre des semaines avant de repérer des ennemis. Autant dire qu'il fallait être impatient et que le prodige était loin d'apprécier cet aspect du travail. Fouiller minutieusement une province pour mettre la main sur quelqu'un ne l'enchantait pas plus que ça. Quitte à être pris par l'ennui, il préférait être cloué à un endroit de l'archipel pour monter la garde. Au moins, il pouvait s'amuser à surveiller les différents habitants du pays tout en fournissant une protection digne de ce nom si la menace était arrivée jusqu'ici.

À ce sujet, le membre de l'escouade du traitement des cadavres venait justement de repérer une source d'énergie spirituelle. Un ennemi ? Non. La personne en question ne portait guère l'uniforme militaire des nuages, ni ceux des forces spéciales. Une femme ? Oui, la silhouette était féminine. Une simple habitante de l'archipel ? Possible. Mais difficile de confirmer l'hypothèse. Autant s'adresser directement à elle pour en avoir le cœur net. Certes, elle pouvait mentir, mais il ne comptait pas l'approcher en tant que ninja d'élite. Ni même en tant que shinobi de la brume. Il délaissa son masque comportant le symbole du visage non loin et fit le premier pas de manière totalement naturelle. Celui qui recevait les moqueries de ses collègues par rapport à sa tenue était bien heureux d'avoir ce kimono.

› Mademoiselle ? Que faites-vous ici ? Je suis habitant de l'île et je ne vous ai jamais croisé auparavant. N'êtes-vous donc pas au courant des événements ?

Ah et être relativement jeune était son meilleur atout.

Changer de partenaire t’avait forcé à changer ta façon de faire. Tu ne pouvais plus compter sur ta soeur et tu devais désormais te battre aux côtés du père de son enfant. Ça ne t’avait pas plu au tout début mais, finalement, tu t’y faisais peu à peu. Cependant, changer ta façon de faire demandait aussi de ta part que tu apprennes de nouvelles choses, de nouvelles compétences. La terre sous tes pieds avait toujours été ton élément mais tu te devais d’ajouter une corde à ton arc, de trouver de nouvelles façons de supporter celui qui était désormais ton partenaire, celui auprès de qui tu te retrouvais à faire tes missions. L’homme que tu avais eu bien de la difficulté à accepter dans ta vie, ayant longtemps cru (et le croyant toujours, à vrai dire) qu’il était celui à t’avoir arraché ta soeur. Mais ça, tu commençais à t’y faire et c’était même pour faire preuve de bonne foi que tu avais gagné la province de l’eau.

Vêtue comme à ton habitude, longue veste attachée sous ta poitrine qui descendait dans ton dos, tu te montrais attentive à ton environnement. L’eau. C’était l’élément que tu souhaitais maîtriser, à l’opposé (de ce que tu avais l’impression) de ce que tu maîtrisais déjà. Tu étais aussi droite et inébranlable que la roche, et pourtant, la vie te faisait comprendre que tu devais changer, t’adapter, parce que tu ne pouvais pas tout contrôler. Il te fallait donc suivre le courant. C’est donc un peu par ironie, mais aussi parce que tu y voyais là une bonne façon de soutenir les compétences de ton partenaire que tu t’es tournée vers l’eau. T’avançais un peu à tâton, semblant chercher par où commencer, ce que tu devais faire pour débuter ton apprentissage. C’est pour cela que les vastes terres de l’eau te semblaient comme un bon endroit où commencer ton aventure.

Jusqu’à ce qu’une voix t’arrête, te forçant à diriger tes prunelles claires, d’un bleu rappelant la glace, vers le jeune garçon qui s’était approché. Adolescent, encore loin de l’âge adulte, celui-ci semblait se questionner sur ta présence ici. Habitante de l’île ? Non, pas vraiment. Tu n’es pas du coin, tu as même grandi assez loin d’ici.

- Au courant des événements ?

Tu te demandes à ce dont il peut bien faire référence. La guerre entre les différents pays, très peu pour toi, là n’est pas ton objectif. Qu’ils mettent les villages à feu et à sang, grand bien leur en fasse, parce que ça ne te concerne pas, parce que le Lycoris Rouge ne se mêle pas à leurs histoires.

- Je venais eh…

Une pause, un moment d’hésitation, avec qu’un sourire vienne décorer ton visage. Un sourire faux, certes, mais un sourire tout de même.

- Visiter ?

Sans sembler particulièrement convaincante ni même vraiment convaincue. Tu sais pas trop quoi lui dire parce que même toi tu sais pas trop ce que tu viens faire ici. Au final, le suiton est un art que tu pourrais sans doute apprendre n’importe où, toutefois, il te semblait plus logique de venir dans les environs. Une ligne de pensée peut-être fausse parce que tu doutes en fait de trouver quelqu’un pour t’aider. Après tout, ne sont-ils pas forts pour garder leurs secrets ? Tu te contentes donc d’hausser les épaules, à défaut d’avoir mieux à lui répondre. Au moins, tu ne sembles pas menaçante, ce qui est une bonne chose. Tu as même chassé ton air austère d’un sourire factice, pour sembler presque plus sympathique.

Le jeune garçon grattait sa crinière. La demoiselle semblait un peu paumée, ou alors, elle cachait extrêmement bien son jeu. Pour l'instant, l'avis du ninja d'élite joignait la première solution. Néanmoins, il était nécessaire de continuer la récolte de renseignements. De toute manière, il n'avait rien d'autre à faire. Le reste de ses frères d'armes étaient éparpillés un peu partout. S'il était occupé ici, il savait parfaitement que la sérénité pouvait primer ailleurs. › C'est très risqué. Vous savez, les deux puissances militaires des provinces de l'eau et de la foudre sont rentrés en guerre. Il y a encore des combats partout dans le pays. C'est loin d'être le moment idéal pour faire du tourisme ... En effet. Malgré tout, il n'était pas surprenant d'apprendre qu'une personne extérieure au conflit vagabonde entre les deux nations. Si celle-ci n'était associée à aucune structure militaire, elle profitait en quelque sorte d'une immunité. Mais ce n'était pas toujours le cas et le prodige était bien placé pour le savoir.

Elle était loin d'être hostile, elle semblait même plutôt sympathique. Un peu de social dans ce climat de guerre en constante évolution n'allait causer du tort à personne. › La province de l'eau est très vaste. Il y a de nombreuses îles et je préfère ne pas vous parler des créatures maritimes. Elles ne pensent qu'à dévorer nos habitants. Pour le coup, il ne mentait pas. Des requins et autres bestioles qui effrayaient les enfants ; le pays était notamment connu pour les espèces aquatiques. › Qu'est-ce que vous voulez visiter ? Vous cherchez un endroit particulier, comme le village caché par la brume ? De cette manière, il allait pouvoir comprendre plus sérieusement les motivations de cette dame. Il espérait sincèrement ne pas se faire manipuler pour tirer cette histoire au plus vite. Quoi qu'il arrive, il était de son devoir de l'aider d'une manière ou d'une autre. Un principe auquel il s'accrochait fièrement au fil des années.

La guerre, pas que ça te surprenne vraiment. Tu hoches doucement de la tête, ne semblant pas spécialement embêtée par ce fait. Cette guerre, comme toutes les autres, ne te concernaient pas. Et peu importe à qui allait la faute, ce n’était pas quelque chose qui t’intéressait. Soldats offraient leur vie à leur village de la même façon que toi tu avais dédié la tienne au Lycoris Rouge. Après tout, tu leur devais ta vie tout comme c’était grâce à eux si tu étais celle que tu es désormais. Tu hausses donc de nouveau les épaules, les traits toujours aussi sérieux, l’observant calmement.

- Ça va, je sais me défendre.

Bras armé de l’organisation mystérieuse, tu étais haut placé dans la hiérarchie, répondant seulement de la tête pensante au-dessus de toi. Tu savais donc te défendre, ayant démontré bien assez jeune des compétences pouvant sembler presque impressionnante de ton élément. Puis, maintenant que tu avais atteint l’âge adulte, tu cherchais à apprendre de nouvelles choses pour te montrer plus versatile encore que tu pouvais déjà l’être.

L’écoutant attentivement, tu prends en note dans ton esprit ce qu’il te dit. Plusieurs îles, faire attention aux poissons, tout ce genre de trucs qui ne t’inquiètent pas vraiment. Tu n’es pas venue ici pour représenter une menace pour la population mais bel et bien en quête de savoir. Est-ce quelque chose que tu peux partager ? Veux partager ? Parce que lui s’intéresse de nouveau quant à ce que tu viens chercher ici. Le village caché ? Peut-être. T’ignores juste s’il s’agit d’une bonne idée, parce que tu doutes que les shinobis de là-bas entraîneraient une parfaite étrangère venue d’ailleurs.

- Alors, j’ignore s’il y a vraiment un endroit que je cherche.

Tu fais mine de réfléchir, main levée et posée délicatement sur ton menton.

- J’aimerais apprendre le suiton.

Finalement, tu te décides d’opter pour l’honnêteté. Ça allait t’éviter de perdre ton temps, s’il venait à te dire que ça ne serait pas possible, pas ici du moins. Tu n’aimes pas trop perdre de ton temps, ne souhaitant pas te ralentir dans cette course à la perfection qui s’avère dangereuse parfois pour ta personne. Tu lui partages donc simplement ton objectif, observant son visage et guettant ses réactions, comme pour chercher une réponse dans son non-verbal, au cas où il en viendrait à se contredire, à se trahir lui-même.

Elle n'avait aucune idée de l'endroit qu'elle souhaitait visiter. Difficile de l'aider si elle ne fournissait rien en plus. Heureusement pour le ninja d'élite, la demoiselle indiqua précisément la raison de sa venue. Elle souhaitait apprendre à manipuler l'eau. Si elle disait savoir se défendre et désirait développer un nouvel élément, c'est qu'elle était donc capable d'utiliser le chakra dans sa forme destructrice. › Oh, d'accord ... Mais qui était-elle réellement ? Une simple personne qui voyageait dans le monde avec comme simple objectif de développer sa puissance ? Ce n'était pas impossible. Une femme rattachée à une quelconque institution ? S'il existait principalement cinq grandes provinces, le reste du monde pouvait aussi bénéficier d'une force armée. Que ce soit des petits villages, comme des organisations criminelles ou religieuses. Plusieurs possibilités et il était difficile de deviner laquelle était juste. › De quelle province êtes-vous originaire ? Vous travaillez pour quelqu'un ? Le seul moyen de savoir était de lui poser la question.

Quoi qu'il arrive, cette personne se trouvait au bon endroit. Si l'apprentissage de cet élément pouvait se dérouler n'importe où dans le monde, la province de l'eau restait l'endroit le plus facile. Notamment avec la présence de son village caché qui s'illustrait par une force militaire capable de le maîtriser. Néanmoins, trouver une personne pour l'aider allait être rude. › En temps normal, je vous conseillerais de vous rendre au village caché par la brume. Mais je ne suis pas certain qu'ils vont vous laisser rentrer. Surtout avec votre raison. Ce n'était pas spécialement sa justification qui posait problème, mais bien l’atmosphère qui régnait en ce moment. Les sentinelles étaient à cran et le retour des nuages pouvait survenir d'un moment à l'autre.

Yosōgai se laissa tomber par terre pour se positionner en tailleur. Les deux mains sur ses genoux, ses pupilles se posèrent sur la silhouette qui se dressait devant lui. Si quelqu'un pouvait l'aider à ce moment précis, c'était bien lui. › Je peux vous venir en aide, mais il y a deux choses avant. Deux de ses doigts se levèrent. › La première, c'est que je ne souhaite pas perdre mon temps. Quant à la deuxième, je dois savoir dans quoi je m'engage et surtout qu'est-ce que je gagne à le faire ! En réalité, il ne demandait rien en retour. Mais il était bien curieux de savoir ce qu'elle pouvait lui donner en échange.

Désormais, place à la théorie. › Ce que je dois savoir dans un premier temps, c'est que vous êtes bien apte à maîtriser le Suiton. Je m'explique. C'est lors de notre naissance que tout est décidé concernant les affinités. À ce propos, il y a des degrés différents. Par exemple, vous pouvez naître avec le Katon sans posséder le degré suffisant pour l'exploiter. Si vous êtes dans cette situation, inutile de perdre du temps. En revanche, si vous êtes certaine, je vais pouvoir vous aider. Je suppose que vous avez dû passer le test de nature. Vous savez ce papier qui permet de définir l'élément que vous êtes susceptible d'exploiter. Dans votre cas et si vous l'avez fait, le papier aurait dû être humide. C'est bien ça ? Rien de plus fondamental. Une base nécessaire avant de partir plus loin au risque de se lancer dans quelque chose d'impossible.

Honnête, tu ne l’étais pas toujours, mais en cet instant précis, tu ne voyais pas l’intérêt de lui mentir. Pourquoi étais-tu ici ? Pour apprendre un nouvel art, tout simplement. La suite n’était qu’entre ses mains. Qu’allait-il donc répondre à ça ? Semblerait-il qu’il ne s’attende pas à ça, de ta part, ce que tu crois en comprendre de sa réaction qui te fait doucement sourire. Tu n’es pas venue ici avec quelconque intention belliqueuse mais bel et bien pour t’entraîner. De ce que tu savais, ce n’était pas interdit. Puis, ce n’était pas comme s’il aidait un ennemi, car tu n’en étais pas un. Pas encore ? Tu te montrais neutre dans ces guerres que se livraient les différents villages, les différents pays. Ton objectif ne les concernait pas et toi, tu n’en avais que faire de ce qu’ils étaient. Tu les laissais volontier tranquilles, pour peu qu’ils ne gardent pas entre leurs murs de ces maudits que tu traquais.

- La province du Feu.

Voilà, à cette question, tu ne te montras pas totalement honnête. C’était bel et bien de là-bas que tu venais mais voilà bien des années, près d’une quinzaine, que ce n’était plus chez toi. Non, tu vivais plus souvent qu’autrement au sein de la province des tigres, mais ça, il n’avait pas besoin de le savoir.

- Je travaille pour personne.

Deuxième mensonge. Le Lycoris Rouge. Tu ne comptais toutefois pas lui partager cette vérité, une appartenance que tu te gardais bien de révéler au reste du monde. Pourquoi ça ? Pour préserver ce qui se rapprochait le plus d’une famille mais aussi et surtout pour ne pas que quiconque tente de s’en prendre à toi dans l’espoir d’obtenir plus d’information sur la mystérieuse organisation que tu servais depuis aussi longtemps que tu te souvenais. Attentive à ses paroles, tu t’en doutais, ce pourquoi tu n’as pas tenté d’approcher le village caché. Déjà parce qu’il te fallait le chercher mais aussi parce que tu n’étais pas certaine qu’ils soient tentés d’enseigner quoi que ce soit à la première venue. Tu es peut-être jeune, Asami, à peine adulte, mais tu n’es pas naïve pour autant.

Tu t’apprêtes donc à partir, non sans le remercier, mais voilà qu’il s’installe au sol. Un peu surprise, tu hausses un sourcil, venant croiser tes bras sous ta poitrine pour écouter ce qu’il ajoute. Lui pouvait t’aider ? Tu sais que l’âge ne veut rien dire, pas alors que des enfants étaient entraînés, toi la première, mais tu es tout de même surprise. Ça ne t’empêche pas de venir t’asseoir en tailleur face à lui, tes prunelles azurées calmement posées sur son visage.

- Je n’ai pas non plus l’intention de perdre mon temps.

Tu as horreur de ça. Tout comme tu supportes mal la médiocrité, ce qui allait faire de toi une élève assidue. Ne pas être à la hauteur ? Très peu pour toi.

- Quant à ce que je peux t’offrir, de l’argent notamment.

Tu n’as malheureusement pas vraiment plus à lui proposer. La promesse de l’aider éventuellement ? Tu ne pourrais pas la tenir et tu as tout de même une certaine fierté, un certain honneur, celui-la même qui t’empêche donc de faire cette promesse. Parce que tu voyages beaucoup, parce que tes pas t’amènes tout autour du monde et si tu comptes traîner les prochains jours, semaines, voir même mois, dans les environs, ce n’est qu’une question de temps avant que tu disparaisses dans la nature.

Vis-à-vis de ce qu’il ajoute, tu es convaincue de pouvoir maîtriser le suiton. Confiance arrogante en tes capacités ou fait réel ? Tu ne pouvais pas le savoir avant d’essayer. Tout ce que tu pouvais faire, c’était de répondre par la négative à sa question d’un signe de tête déplaçant cette longue tresse tombant sur ton épaule.

- Alors non, il est devenu de la terre.

Un sourire pour ponctué ta phrase. Tu maîtrises le doton. Tu aurais pu lui mentir, lui dire oui, que tu avais une affinité toute particulière avec le suiton, mais tu savais d’ors et déjà que ce n’était pas le cas et lorsqu’il était question d’apprentissage, tu voulais savoir à quoi t’en tenir.

- Mais bon, ça ne devrait pas être si handicapant, n’est-ce pas ?

Tu ne sais pas. T’espères que ça ne serait pas trop handicapant, autrement tu verrais cette idée qui t’es venue pour mieux pouvoir supporter ton coéquipier compromise. Ce qui ne serait pas sans te déplaire, cela va de soit. Tu as fait la route jusqu’ici et tu ne comptais pas repartir les mains vides.

Province du Feu. Une contrée encore inexplorée par le membre de l'escouade du traitement des cadavres. Elle disait travailler pour personne. Toute cette histoire semblait honnête et le garçon n'arrivait pas à déceler une quelconque entourloupe. Bien, il ne lui restait plus qu'à faire confiance à sa propre personne et lui venir en aide. Elle était prête à le récompenser avec de l'argent. Très sincèrement, ce gagne-pain supplémentaire ne l'intéressait pas réellement. Les missions délivrées par le village suffisaient à gonfler sa bourse et il vivait encore au sein du domaine familial. Il était loin d'être en situation de précarité et se retrouvait donc dans l'obligation de refuser l'offre. › Non, pas d'argent. Plutôt autre chose et il avait une petite idée derrière la tête. › Vous me serez redevable. Dans cette vie ou dans une autre. Ça me suffit ! Quel bon samaritain il faisait.

De la terre ? Voilà une première complication ... › Euh. Laissez-moi réfléchir. Du coup, il risquait probablement de s'engager dans quelque chose qui n'allait jamais aboutir. Voulait-il vraiment se lancer dans un dilemme pareil ? Honnêtement, il n'en savait rien ... Mais il ne perdait rien à essayer. Si ça ne marchait pas, la femme pouvait arrêter son périple et abandonner cet objectif. Sauf si elle se mettait en tête que le manipulateur de glace était en réalité un très mauvais professeur. Ce qui pouvait être tout à fait véridique. › Je ne vais pas vous mentir. Mais si vous n'avez jamais rien appris auparavant, cela risque d'être très complexe. À vrai dire, ce serait très prétentieux et irréaliste de ma part de dire que vous serez capable de maîtriser le Suiton dès maintenant. Normalement, le processus dure des années ... Néanmoins, vous ne perdez rien à suivre le chemin qui vous mènera à la victoire. Elle savait sans doute manipuler le chakra, ce qui était un bon point. Un shinobi était bien plus susceptible d'apprendre une nouvelle affinité, à condition de la posséder à un degré exploitable. Comme il l'avait expliqué, le déroulement de l'apprentissage pouvait prendre quelques années. › Suivez-moi. Le jeune garçon se redressa et se dirigea à quelques minutes d'ici.

Face aux deux jeunes gens se trouvait un lac. C'était ici qu'il comptait débuter l'entraînement. › Voilà ce que vous allez faire ... Vous allez plonger dans ce lac. D'accord ? En réalité, il ne lui laissait pas trop le choix. À ce moment précis, il ne savait pas trop quoi faire pour l'aider. › Vous savez maîtriser le Doton n'est-ce pas ? Quand vous utilisez une technique, vous transformez la nature affinitaire pour lui donner une forme. Ça va être le même principe ici, vous allez devoir vous concentrer pour créer et manipuler des formes minimales. Dit comme ça, c'était relativement simple. Mais le cheminement allait être en réalité complexe.

Parfait. Elle ne s'était pas spécialement opposée à la demande du Hyōketsu. Déjà positionnée à l'intérieur du court d'eau, elle demandait les instructions à suivre. Une démonstration était sans doute une bonne chose à faire pour mieux imaginer ce qu'il lui demandait de faire. › C'est relativement simple, tu vas voir ! Le vouvoiement était finalement mis de côté et cette discussion pouvait rentrer dans un cadre plus décontracté. Le garçon rejoignait aussi le lac après s'être mis torse-nu et s'éloignait de la Sarutobi pour ne pas exprimer une mauvaise intention. Pour son âge, son corps était relativement bien sculpté et quelques marques se remarquaient. Elles témoignaient de nombreux entraînements et d'oppositions plus que complexes.

Place à un premier exemple. › Théoriquement, tu as compris le concept. Tu dois faire en sorte que l'eau réagisse à ton chakra. Si tu y arrives, c'est que tu suis le bon chemin et que tu développeras sans doute ta maîtrise. Le jeune garçon formait plusieurs signes et faisait appel à son chakra affinitaire. En se servant de l'eau environnant, il formait une petite balle aqueuse. › Comme tu le vois, l'eau réagit à mon chakra et je peux même lui donner forme. Puis il regagnait la terre ferme pour rejoindre de nouveau l'eau, cette fois-ci en concentrant continuellement de l'énergie spirituelle à ses pieds pour tenir dessus. › Si je fais quelque chose de plus avancé ... dit-il en effectuant les incantations adéquates. › Suiton ! Naminorigeki ! À ses pieds, se formait une petite vague qui lui permettait de se déplacer et d'attaquer par la même occasion. Bien évidemment, il ne ciblait pas la demoiselle au risque de se retrouver dans une situation plus que contrariante. › Bon, je frime un peu ... Mais l'idée est là. Dans un premier temps, insuffle l'énergie spirituelle tout autour de toi pour que l'eau réagisse. Normalement, ça sera visible à l’œil nu. Elle allait sans doute devoir se montrer très patiente, sauf si elle cachait un talent bien particulier.

Cette femme semblait très prometteuse. L'étape essentielle de l'apprentissage d'une affinité était déjà acquise. C'était une bonne chose et cela annonçait qu'elle était susceptible de maîtriser l'élément tant convoité. Le garçon était relativement déçu de ne pas avoir fait sa rencontre dans de meilleures conditions. À cet instant précis, il ne pouvait pas se permettre d'utiliser des objets précis afin de l'aider plus concrètement dans son enseignement. Néanmoins, il fallait parfois improviser et il l'avait bien compris depuis qu'il était un shinobi de la brume. › Je vois ça ... Et maintenant qu'elle disait ... En réalité, le jeune ninja d'élite ne savait pas quoi lui apporter quoi de plus. › Je pense que tu vas continuer cette exercice. Tu dois prendre l'habitude d'utiliser l'énergie spirituelle de cette façon. De cette manière, tu vas pouvoir augmenter la réaction de l'eau au contact de ton élément secondaire. C'était la seule chose qu'il lui passait à l'esprit. › D'ailleurs, je ne connais toujours pas ton prénom. Tu peux m'appeler Yosōgai ! Quelle manque de politesse. Il lui apprenait tout sans même connaître son identité ?

En rejoignant progressivement la rive, le garçon remettait ses habits. › Dans l'idée, tu dois t'épuiser encore et encore à force d'utiliser ton énergie spirituelle ... Puis voilà qu'il s'allongeait, en utilisant ses mains comme support pour son crâne. › Puis quand tu te sentiras prête, tu seras sans doute en mesure de manipuler de petites formes aqueuses. Et enfin, tu pourras commencer l'enseignement d'une technique. Mais pour ça, je te suggère de rencontrer quelqu'un d'autre qui pourrait t'aider ... C'était sûrement la première et la dernière fois qu'ils se rencontraient. En tant que membre des forces spéciales, le Hyōketsu se disait qu'il allait prochainement connaître la mort en mission. › Une fois que tu seras en mesure de maîtriser le Suiton, que comptes-tu faire ? Tu cherches à devenir quelqu'un ? N'importe quelle personne capable d'utiliser le chakra avait son objectif. Quel était le sien ? › Ah et pour être honnête, je ne pense pas que je vais pouvoir t'inculquer des notions supplémentaires. C'est bien trop difficile ici et je vais malheureusement devoir partir. Je sais que je vais te manquer, mais c'est comme ça ! Oui, il était un peu joueur.