Saigo no Sōhei

Daihon'ei, le quartier général impérial entouré par une multitude de casernes renfermant la fine fleur du désert, les sunajins de Sunagakure no sato. Nikkō Rion, lui n'avait connu que cela depuis son arrivé au village, emmené ici pour servir comme enfant-soldat. Rien de bien méchant à ses yeux, après tout l'Empereur Céleste et son projet l'avait sortie de la triste vie de mineur passé à trimer sous terre. Lui qui s'ennuyait si fermement auprès de sa famille, non, il ne regrettait pas de les avoir suivi sans faire d'histoires et puis ce n'est pas comme si sa famille avait essayé de reprendre contact...

Étant donné que Rion n'était pas de ceux qui s'entraînent jour et nuit pour devenir meilleur au combat et qu'il ne rêvait que de quiétude, il passait le plus clair de son temps dehors à bayer au corneille en observant la course du soleil. Malheureusement, un jour comme celui-ci le genin ne pouvait pas juste regarder le temps qui passe à la caserne depuis le haut du toit qui couvrait son bâtiment, il entendait le bruit pénible des combats en dessous. Jour de permission pour toute une unité de l'armée du désert cantonné bizarrement juste à côté de son bâtiment, les gus de cette unité n'avait rien trouver de mieux que de s'affronter dans des combats brutaux aux fins de s'entraîner avait-il scandé en arrivant à l'air de combat. Dans quasiment toutes les garnisons, on pouvait observer aux pieds des logements, des airs de combat ou d'entraînement mis à disposition des effectifs afin de les y voir s'exercer et progresser. Le genin y foutait rarement les pieds si ce n'est pour garder une condition physique propice aux missions et conserver des réflexes susceptibles de lui sauver la vie. Au fond de lui, le blondin savait bien qu'avec quelques efforts supplémentaires, ils pouvaient s'élever au rang de shinobi plutôt puissant, mais on ne change pas la nature d'un homme si ce n'est pas la marque de l'expérience et de la vie. Hors, lui n'avait que dix-sept étés et bien qu'il soit plus intelligent que la moyenne la sagesse ne vient qu'avec le temps.
Hors, ce jour-là, il dut se résoudre à faire quelque chose de sa journée puisque ces jeunes-là en bas l'empêchaient d'être au calme dehors et que par un temps pareil même dans le désert, on se devait de le passer à l'extérieur. C'est aux alentours de midi qu'il daigna jeter un œil aux bas du baraquement pour y découvrir deux shinobis à l'heure de l'affrontement, l'un d'eux semblait bien jeune et l'autre plus expérimenté. Le premier, novice à vu d’œil se dépatouillait pour esquiver les assauts plutôt frontaux de son adversaire qui lui tournait autour du pot sans doute pour amuser la galerie vu son regard et le sourire satisfait qu'il affichait au vu et au su de tous. Le second, fier de lui envoyait plusieurs salves d'un chakra de type raiton que le premier parait avec difficulté à l'aide d'un doton mal maîtrisé.

Cherche autre chose, petit, murmura pour lui-même Rion rendu a semi-intéressé bien malgré lui par l'inégalité de la situation. Tu dois bien savoir cloner, si tu ne peux le faire douter par la force exploite au moins des atouts plus subtile, continua-t-il pour nul autre que lui.

Un clone permettrait au jeune homme de rusé un peu et d'avoir une chance d'attaquer, c'était une petite stratégie, mais sans connaître les réelles facultés des participants le jeune Nikkō ne pouvait trop s'avancer. La technique de clonage était certes basique, mais bien utiliser elle pouvait faire des ravages.

Fais quelque chose, bon sang, s'agaça à voix basse le jeune malin devant l'inefficacité du novice. À ce compte-là, à ta place, j'aurais abandonné et opter pour une solution de repli. Plus utile, vivant que mort, n'est-ce pas, marmonna-t-il dans sa barbe.

@Uchiha Suzaku

Les rêvasseries du jeune soldat de première classe cessèrent soudainement lorsqu'une voix dans son dos se fit entendre, une voix qui troublait sa quiétude retrouvée dans l'analyse du combat. La voix d'un homme, le ton était chaleureux, bienveillant, mais la surprise fit se retourner prestement le membre de la famille Nikkō qui instinctivement porta sa main dans sa besace, afin de glisser ses doigts contre un kunai. Néanmoins, le garçon ne dégaina pas doucement son regard se posa sur le visage de son interlocuteur qu'il ne mit pas une seconde et demie à reconnaître. Une fraction de seconde plus tard, Rion avait déjà détourné le regard et fixait l'image suivante, épaule, buste, ceinture abdominale puis haut de cuisse, le tout dans le même champ de vision. Hors de question de regarder dans les yeux un Uchiha sans avoir échangé quelques mots avant, le fils de mineur n'était pas né de la dernière pluie et pas besoin d'être une tête comme lui pour savoir qu'il faut se méfier des pupilles d'un membre de ce clan.

Suzaku-kachō, que me vaut d'être interrompu dans mes observations, demanda Rion en utilisant un suffixe honorifique pour un membre de l'armée avec des responsabilités, et ce, sans espérer de véritable réponse ?

Intérieurement le genin pestait contre son supérieur pour lui proposer de se fatiguer dans un combat qu'il avait sans doute peu de chance de gagner, s'il espérait démontrer que Rion était aussi démuni que le gosse qui venait tout juste de perdre son combat l'Uchiha serait déçu. Quelle était son idée en réalité ? Voulait-il donner une leçon à son subordonné ? Peut-être...

Je ne suis pas friand de combattre inutilement, la dépense d'énergie ne vaut la peine que lorsque les enjeux sont importants à peu d'exception prêt, mais si vous insistez maître Uchiha. On apprend toujours en affrontant quelqu'un et on finit toujours par trouver son maître dans un domaine ou dans l'autre Chef de la Rikujō Jieitai, dit le blondinet avec une certaine impudence clairement volontaire de la part du subalterne.

Non pas qu'il soit véritablement arrogant, loin de là, mais jouer sur le fil avait un côté moins ennuyeux que de jouer à côté de celui-ci. C'était une bonne manière aussi de jauger son supérieur et bien sûr son adversaire.


Quelques minutes, plus tard, les deux antagonistes se retrouvaient sur l'un des champs d'entraînement des baraquements. Rion lui n'avait toujours pas porté le regard sur le membre du clan à la pupille rouge, il ne savait que trop bien comment le combat pourrait se terminer s'il posait un regard sur le dojutsu de son compatriote. Non, le genin avait bien d'autres idées en tête pour être prêt à l'affronter. Bien qu'il parte perdant, il forcerait le trait un peu histoire de ne pas passer pour un con après ce qu'avait sans doute entendu le juunin sur les toits...

Les yeux cachés derrière ses lunettes de soleil opaque, Rion observait son adversaire sans jamais croiser le regard avec Suzaku, ce combat allait demander une bonne dose de concentration. L'Ittō-rikusi, litt. Soldat de première classe n'était pas toujours du genre à frapper le premier, mais face à un Uchiha inutile de dire qu'il ne fallait pas en laisser une miette. À noter que le dicton s'applique aussi très bien face à un Akimichi. L'afo-blondin se lança donc vivement dans la réalisation d'un simple jutsu, deux mudras lui permirent donc d'étendre ses capacités sensorielles sur la modeste zone du terrain d'entraînement, le kagenohikari, litt. lumière sur les ombres était actif. Rion put cesser de regarder fixement l'Uchiha, il n'aurait plus à le regarder pour connaître sa position limitant ainsi les risques de prises avec un genjutsu vicelard.
Ni une ni deux, il enchaîna en se fiant à ses sens boostés avec un petit jutsu de type doton Doshakuzure, litt. la coulée de boue, un mudra puis les mains apposées au sol firent trembler la terre puis elle devint boue sous les pieds de Suzaku pour se transformer en coulée vive sur laquelle personne ne tiendrait correctement debout naturellement. Sans attendre même le déséquilibre de son adversaire, le genin lança trois shurikens l'un d'eux fila en ligne droite tandis que son jumeau vrilla par la droite en courbe et le dernier prit la courbe opposé sur la gauche. Le combo du sunajin prenait fin avec ce lancer, espérant que le juunin s'était laissé surprendre par les étoiles soeurs, Shimai no hoshi. Il posa quelques secondes le temps de voir s'il avait fait mouche avant de détourner immédiatement le regard...

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