La porte de l'orage. Partie 2 [solo] JkTkOft

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Dans un monde où les nouvelles générations ont connu les affres de la guerre par le biais d'écrits ou de contes oraux, ces dernières sont soudainement propulsées dans des destins pour eux inimaginables à l'instar de leurs aînés d'autrefois. Incarnez y votre shinobi et osez répondre présent à l'effort de guerre de votre nation. Que vous soyez un militaire, un déserteur, un membre d'une quelconque organisation religieuse ou non, défendez avec corps et âme votre nindõ puisque, finalement, personne ne peut se soustraire à son devoir de ninja.Lire la suite

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Uchiha Ren
Genin de Kiri
Uchiha Ren
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La Porte de l'Orage | Partie II

Un coup de pied latéral du droit, une esquive rebondissante en arrière, puis Ren revint à la charge armé de son kunai. Une. Deux. Trois taillades dans le torse. Un assaut rapide, agile et puissant. Satisfait, l’Uchiha fit un bond en arrière pour se mettre sur ses gardes. Ne pas relâcher son attention. Respirer calmement pour ne pas être dépassé par ses émotions. Chaque muscle de son corps était en alerte, frémissant de douleur au moindre mouvement. Une douleur amère, que le jeune homme ne parvenait plus à contrôler depuis déjà plusieurs jours.

« Bien joué. Tu peux en rester là pour aujourd’hui. »

Mawagi regardait fixement son élève, qui s’acharnait depuis une semaine déjà sur le même mannequin fait de bois. Quand le Jonin avait établi un plan d’entraînement pour son élève, juste après avoir découvert son affinité, il pensait que Ren ne tiendrait pas plus d’une semaine. Après tout, il avait fait en sorte de créer un entraînement intensif, que même des ninja de son niveau aurait du mal à respecter. Mais le jeune Uchiha était d’une détermination sans faille. Même s’il était blessé, même s’il s’écroulait de fatigue, même si son corps lui criait de fuir à toute jambe, il continuait, faisant fit des alertes. En quelques jours donc, le garçon avait considérablement augmenté ses compétences physiques. C’était par là qu’avait tenu à commencer Mawagi. Selon lui, pour maîtriser la transformation de nature du chakra, il était nécessaire pour Ren d’agrandir ses réserves spirituelles. Et cela passait inévitablement par l’endurcissement du corps.

« Non, je continue encore un peu. Mais vas-y, rentre toi si tu veux. »

Mawagi était encore une fois stupéfait par la hargne de ce gamin. Alors qu’il avait l’occasion de mettre un terme à ses souffrances, il continuait à se battre. Le Jonin s’asseyait donc sur un rocher, décidant qu’il ne pouvait pas laisser ainsi son élève en plein exercice. Il se devait d’être présent pour lui, malgré sa folle envie de rentrer boire une coupe de saké avec son ami, le père de Ren. D’ailleurs, il ne comprenait toujours pas ce qu’il se passait entre le père et le fils. Alors qu’ils semblaient proches il y a quelques années, cela était d’une toute autre mesure aujourd’hui. Peut-être était-ce attribuable au décès de Konaka ? Sûrement d’ailleurs, mais Mawagi n’était pas dupe non plus. Ren et son père n’étaient rien de plus que des colocataires au sein d’une même maison. Ils s’adressaient tout juste la parole et aucun signe d’affection ne venait trahir leurs échanges.

Mais Mawagi ne pouvait pas en vouloir à son petit protégé. Après tout, Yuto n’était qu’un ivrogne rongé par un désir de réussite inaccompli qu’il avait fini par rejeter sur son unique fils. Et même s’il se considérait comme son ami, Mawagi parvenait bien à voir toute la rancœur encore présente chez l’Uchiha. Il en avait eu durant des années, notamment sur la relation qui avait uni Mawagi et sa défunte femme. Car oui, Mawagi et Konoka avaient une aventure dans le passé, quand ils faisaient encore parti de la même équipe de ninja. Une aventure passionnelle, mais surtout une aventure d’adolescents. Mawagi avait depuis longtemps tiré un trait dessus, et Konoka aussi lorsqu’elle avait rencontré Yuto et avait eu un enfant de lui. Mais ce dernier avait toujours eu des doutes. Un perfide ressentiment qui avait provoqué nombre de disputes entre lui et son épouse. Aujourd’hui encore, Mawagi était sûr que son ami lui en voulait toujours pour ce lien qui l’avait uni à sa défunte.

Mais si le Jonin avait une certitude, c’était qu’il s’était passé quelque chose entre le père et le fils. De toute façon, il allait devoir s’attarder un certain temps au sein de leur foyer. Il aurait donc toute l’occasion d’en apprendre plus sur ce mystère. À en croire l’évolution rapide de Ren – loin d’être un prodige comme sa mère mais acharné à l’entraînement – il lui faudrait tout de même plusieurs semaines pour venir à bout de son apprentissage. Il n’en était qu’à la première phase : le renforcement musculaire. Une tâche harassante et qui prenait beaucoup de temps. Mais ce n’était rien comparé à la seconde : la manifestation de son affinité. Pour espérer maîtriser une affinité et réussir à créer les techniques adéquates, il était indispensable de générer une partie de son chakra élémentaire à l’extérieur de son corps.

Dans sa jeunesse, lors de son apprentissage avec Konoka et Juniro, sous la tutelle de Tardsho-sensei, eux aussi étaient passés par une phase d’entraînement similaire. Pour lui, le test de la feuille avait révélé son attrait naturel pour le Raiton. Pour Konoka, ce fut le Suiton. Juniro, lui, en tant que spécialiste du taijutsu, ne jugea pas nécessaire de suivre la même formation que ses camarades. Des moments intenses, partagés avec sa coéquipière, qui avait finit par les rapprocher plus que de raison. Et s’ils avaient un temps fait couche commune, Tardsho-sensei leur avait demandé de mettre un terme à leur relation. Selon lui, les sentiments viendraient ternir l’harmonie de l’équipe. Alors, ils s’étaient cachés un temps, avant que l’érosion du temps ne vienne à bout de leurs ébats. Mawagi s’était trouvé un nouvel amour au fil des années : l’entraînement. Mais rien de semblable à ce qu’il avait un jour ressenti pour la mère de Ren.

« Mawagi ? T’es toujours avec moi ? »

Le jeune homme venait de mettre un terme aux divagations d’esprits du jonin. Il sourit à l'intérieur. Il devait avoir bien vieillit pour que le temps de sa jeunesse soit ressenti avec nostalgie. Ah, le flambeau était désormais à la nouvelle génération.

« Excuse-moi, j’étais pensif. Tu disais ? »
« J’aimerai t’affronter. En duel singulier, je veux dire. Ça sera bien plus compliqué que face à un pantin et je pourrais sûrement progresser encore plus rapidement. »

Affronter Ren ? Ce jeune garçon était certes entraîné, mais il était loin du niveau d’un Jonin. Mawagi ne pourrait sûrement pas se donner à fond, au risque de blesser son protégé, mais il ne devait tout de même pas sous-estimer l’Uchiha. Il n’avait que trop connaissances des méfaits des yeux rubis pour avoir affronté Yuto plusieurs fois dans le passé.

« C’est d’accord. Mais je te préviens, je ne te ferais pas de cadeau. »

Un sourire satisfait sur le visage, Mawagi fit un bond de plusieurs mètres en arrière, se mettant en garde de façon rapide. Il saisit un kunai à l’arrière de sa ceinture, prêt à le brandir à la moindre occasion. Il voulait d’abord tester les habiletés physiques de son élève avant de passer clairement à l’offensive. De toute manière, s’il utilisait à son plein potentiel son Raiton, il risquait de laisser des séquelles irréversibles au jeune homme.

Uchiha Ren
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La Porte de l'Orage | Partie II

e souffle lent, l’esprit vide. Chaque muscle du corps de Ren était en alerte, prêt à se déchirer à la moindre occasion. Face à lui, son instructeur affichait un air détendu, mais l’Uchiha le savait. Puis l’assaut commença. Un coup, deux coups. Il réussissait à voir dans les actions de Mawagi avec justesse. Son corps se dessinait à l’orée de ses pupilles pourpre et dansait au gré de ses déplacements. Et pourtant, s’il était capable de dire quelle serait sa future action, il n’avait en aucun cas le potentiel ni la vitesse nécessaire pour l’esquiver ou trouver une parade. Le Jonin était bien plus rapide, bien plus aguerri, bien plus puissant. Pouvoir voir un coup avant de se le prendre réellement, cela rendait la blessure deux fois plus intense. Ren n’avait aucune ouverture, aucun moment pour espérer se défaire de l’assaut. De plus, il était totalement conscient que Mawagi était loin de se donner à fond. Était-ce là donc la différence de niveau entre les jeunes ninja et l’élite du village ? Clairement, l’Uchiha ne pouvait rien faire du tout hormis subir. Un ultime coup de pied dans l’abdomen lui arracha un cri et l’envoya valser plusieurs mètres en arrière. Le jeune homme roula quelques instants dans la poussière avant de s’immobiliser faiblement sur le sol. Incapable de bouger, la colère dans l’esprit et dans les yeux.

« Désolé, j’y ai peut-être était un peu fort. »

Mawagi venait de franchir la distance qui les séparait en un instant et était en train de lui tendre la main, un sourire suffisant sur le visage. Ren bouillonnait d’envie de lui asséner un coup bien placé, mais il le Jonin venait de lui prouver qu’il serait très difficilement atteignable. Saisissant la main opportune, il s’arma de volonté pour se remettre sur pied. Difficile après une telle défaite. Puis, mobilisant ses muscles dans un dernier effort, il tenta une clef de bras bien placé. D’un mouvement si rapide que Ren ne parvint pas à le saisir, même à l’aide de son Sharingan, Mawagi se défit de l’étreinte enfantine et plaqua le jeune homme une nouvelle fois face contre terre. Second échec encore plus honteux.

« T’as du courage et de la hargne, je dois le reconnaître. Mais tu manques encore d’expérience. Ne te pense pas si suffisant au point de réussir à mettre hors d’état de nuire un Jonin, gamin. »

Le mot sifflait comme une ultime insulte aux oreilles du jeune adolescent. Mais il ne pouvait rien y faire, hormis se contenter de subir et attendre que ce douloureux moment passe. À l’intérieur, il n’était que rage et colère. Principalement envers sa propre faiblesse, ses propres lacunes. Lui qui se pensait d’un niveau convenable, il prenait conscience qu’il n’était qu’un pion à travers la multitude. Une amère réalité qu’il n’était pas prêt à digérer.

« Lâche-moi ! »

Ren avait dit ça avec une telle autorité que les mains de Mawagi desserrèrent presque automatiquement leur emprise. Avec difficulté, éreinté par son entraînement sans relâche depuis plusieurs jours et le corps couvert d’échymose suite à cet affrontement avec son instructeur, le jeune Uchiha se redressa. La tête basse, les yeux mi-clos, un air pitoyable sur le visage. Il avait à l’esprit que Mawagi n’avait déployé qu’une infime partie de sa puissance. Le Jonin pouvait se mesurer à des guerriers d’une puissance qu’était loin d’envisager le jeune adolescent. Et s’il le prenait depuis toujours pour le tonton un peu lourd de la famille, sa vision de l’homme avait changé drastiquement depuis quelques minutes.

« Tu… tu te retiens. Je croyais que tu...que tu voulais m’enseigner le Raiton. Attaque moi avec une de tes...techniques. »

Le souffle court, la respiration saccadée, Ren en demandait encore. Mawagi, aussi impressionné soit-il par la résistance de son élève, ne parvenait pas à voir ce qui le retenait de fuir. Face à un tel déferlement de puissance, ce n’aurait pas été de la lâcheté, simplement un instinct de survie naturel.

« T’as vu ton état Ren ? Tu te penses réellement capable d’encaisser une de mes techniques Raiton ? Vraiment, je ne comprends pas ton… »
« Fais-le je te dis. »

Le jeune garçon affichait une telle détermination dans son regard qu’encore une fois, le corps de Mawagi faillit agir par lui-même. Il dut se retenir pour ne pas exécuter directement les mudra correspondant. Ce petit était tellement acharné qu’il ferait plier la meilleure des volontés.

« Je peux pas Ren. Tu… »
« Je m’en fou. Attaque-moi. Si j’arrive à encaisser, on passe à la vitesse supérieure. J’en ai… j’en ai marre d’entraîner seulement mon corps. Si j’y arrive pas, tu n’aura plus à tenir ton engagement auprès de moi et tu pourras reprendre ta route. Ça te vas ? »

Mawagi finit par se résigner. Il n’attaquerait pas avec sa toute-puissance, juste une infime partie de ses pleines capacités. Déjà, si le garçon parvenait à survivre, ça relèverait de l’exploit. Rapidement, il incanta les signes nécessaires à l’aide de ses mains. Son chakra s’amassa au creux de sa main et se transforma en une boule éphémère de foudre. Un air désolé sur le visage, il tendit le bras en direction de son élève, détournant un moment le regard.

« Raiton – La porte de l’orage. »

La boule d’électricité percuta le jeune homme de plein fouet. Durant un instant, son corps s’illumina d’une couleur azurée avant de tomber mollement sur le sol, à moitié fumant. Instantanément, Mawagi s’approcha de son disciple de fortune. Celui-ci, les yeux encore à moitié ouvert mais son corps tristement étendu sur le sol, affichait un triste sourire sur le visage.

« J’ai...j’ai réussi à résister. »

Ses yeux se fermèrent aussitôt, le garçon sombrant dans une lourde inconscience. Le Jonin mit un petit moment avant de réagir. Il était encore stupéfait par la détermination du jeune homme. Il était loin d’être le plus puissant ou le plus stratège, mais il avait réussi à résister à l’assaut d’un Jonin confirmé sans y perdre la vie. Décidément, ce petit était plein de surprises. Mawagi se fit la réflexion qu’il devait sûrement tenir ça de sa mère. Konoka, en son temps, avait surpris nombre de ses instructeurs par sa vaillance. Un sourire fendu sur les lèvres, Mawagi ramassait le corps immobile de Ren, veillant à ne pas l’endommager plus qu’il ne l’était déjà.
« Bien joué, gamin.

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La Porte de l'Orage | Partie II

Les jours qui suivirent, Ren resta alité dans sa chambre. Son corps meurtri n’était plus en capacité de le tenir et il savait qu’il ne devait pas abuser de ses forces, sous peine de réellement finir handicapé à vie. Il était fier de ce qu’il avait accompli face à Mawagi mais se sentait maintenant idiot. Il n’avait pas mesuré que se prendre une telle technique de plein fouet le forcerait au repos pour plusieurs jours. Aussi, maudissant sa propre bêtise, il avait mis ce temps à profit pour réviser une nouvelle fois la théorie concernant la transformation élémentaire. Son affinité, la foudre, était faible au Futon et avantagée face au Doton. Heureusement, le premier était peu courant là où le second était monnaie courante parmi les ninja. Il aurait donc un avantage non-négligeable en combat contre les manieurs de terre.

Son père, Yuto, avait cherché à comprendre ce qui était arrivé pour que son fils finisse dans un tel état. Mawagi avait réussi à l’embobiner à base d’entraînement qui avait mal tourné. Comme promis, il avait gardé le secret concernant l’apprentissage qu’il distribué à Ren. Le garçon aurait très bien pu en parler à son père, mais il préférait qu’il n’en sache rien pour le moment. Il voulait progresser, en dehors de sa domination. Il voulait lui prouver qu’il n’avait pas besoin de lui pour devenir un ninja d’exception. Au bout du neuvième jour de repos, il se sentait enfin d’attaque pour reprendre l’entraînement. Son corps avait fini par cicatriser, aidé par les quelques connaissances médicales du Jonin.

Alors, ce jour, Ren s’était rendu sur le terrain d’entraînement à l’aube pour s’exercer un peu en attendant l’arrivée de son professeur. Son corps était encore un peu douloureux, mais rien d’assez important pour lui faire manquer cette séance d’apprentissage. Car, comme l’avait promis Mawagi, il allait enfin lui enseigner les bases de la maîtrise du Raiton. Après des jours à entraîner son corps, Ren était ravi de toucher enfin au but premier de son enseignement. Il était conscient que maîtriser son affinité pouvait lui prendre des jours, des semaines voir des mois. Mais il était plus déterminé que jamais à devenir plus fort. Avec son niveau actuel, il n’était même pas en capacité de s’opposer aux forces du village. Aussi, il était loin de pouvoir s’en prendre au monde entier, comme son plan le nécessité.

« Déjà là ? Je sais bien que t’as repris du poil de la bête, mais n’abuse pas trop non plus, Ren. »

Mawagi s’était faufilé comme une ombre derrière le jeune homme, tandis que celui-ci assénait un coup de kunai bien placé dans un rondin de bois. Cette manie de surprendre les autres, Ren n’était pas fan. Mais il devrait s’en contenter pour le moment, sous peine de perdre la seule personne qui, en l’état, pouvait l’aider à progresser.

« J’arrivais pas à dormir, alors je suis arrivé tôt. Il me tarde que tu m’en apprennes plus sur le Raiton, Mawagi. »
« Mawagi-sensei, s’’il te plaît. »
« Rêve pas, non plus. »

Devant l’aplomb de son élève, le jonin laissa tomber. Le jeune homme avait beau avoir une certaine rigueur trop martiale, il avait un fond rebelle dans les yeux qui laissait présager une sorte d’insubordination. Au diable les protocoles, de toute façon. Après tout, Mawagi n’était jamais vraiment rentré dans le rang lui non plus. Un air blasé sur le visage, il jeta entre les mains de son élève un petit objet sphérique. Ren le rattrapa sans mal et examina l’objet en question.

« Une ampoule ? Sérieusement ? »

Cette partie de l’entraînement faisait toujours son petit effet. Mawagi avait développé une façon qui lui était propre d’enseigner le Raiton à ses élèves. Loin des manières conventionnelles et des protocoles légiférés par l’académie. Lui, il avait son style et s’y tenait, jusque dans l’enseignement. Devant la mine interrogative de Ren, Mawagi attrapa une deuxième ampoule dans sa besace et la fixa entre les doigts de sa main gauche.

« Oui, une ampoule. Tiens, regarde. »

Concentrant son chakra aux extrémités, il le transforma naturellement en énergie électrique. L’ampoule réagit en gagnant en intensité avant d’exploser en plusieurs débris de verre.

« Une simple ampoule, tout ce qu’il y a de plus banal. Je vais te demander de concentrer ton chakra sur le culot et de le transformer en électricité. L’ampoule devrait chauffer sous l’intensité, puis finir par exploser. Quand tu y seras parvenu, on passera à la prochaine phase. Bonne chance. »

Puis, sans plus d’explications, il disparut dans un écran de fumée.

« Faire exploser l’ampoule ? Transformer mon chakra ? T’es sérieux Mawagi ? Tu te casses sans m’en dire plus ? »

Le jeune homme pouvait bien crier au vent, le jonin était sûrement déjà loin. La théorie de la transformation élémentaire était plutôt simple mais la pratique était d’un autre niveau. Il avait eu l’occasion d’observer Mawagi et sa technique Raiton mais cela ne l’avançait pas plus que ça. Rageant, le jeune homme s’assit en tailleur sur le sol pour se calmer. Faire le vide dans son esprit, une des meilleures façons d’accéder à l’essence même du chakra. C’était comme ça qu’il avait pu apprendre à canaliser son chakra dans ses pieds pour réussir la technique permettant de grimper aux arbres. Peut-être que cela marcherait aussi pour cet entraînement ?

Au fond de lui, il finit par accéder à une sereinité surfaite. Une certaine coercition avec son chakra, avec la nature même de ce qui faisait de lui un ninja. Dans cet état, chaque ninja pouvait espérer comprendre ce qui faisait de lui un shinobi et d’où provenait sa force réelle. Fort de son entraînement depuis plusieurs jours, Ren avait vu ses réserves d’énergie grandir et il fut un moment surpris devant le flot de chakra qu’il libéra. L’entraînement de Mawagi avait porté ses fruits, finalement.

« Bien, on y va. »

Ren se sentait bête à parler ainsi seul mais cela lui donnait consistance. La force de comprendre, d’apprendre, de se dépasser pour atteindre les sommets. L’ampoule tenue fermement entre ses mains, il commença par malaxer son chakra. Le faire affluer en direction de ses doigts n’était pas bien compliqué. Faire en sorte qu’il se transforme en électricité, voilà qui était autrement plus difficile.

Uchiha Ren
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La Porte de l'Orage | Partie II

Après plusieurs jours à s’acharner sur cette ampoule – il en avait même changé, de peur qu’elle ne soit défectueuse – il s’était rendu à l’évidence que cela allait lui prendre du temps. Tout ce qu’il parvenait à faire, c’était acheminer son chakra jusqu’au culot, sans jamais réussir à lui donner la consistance du Raiton. Mawagi, quant à lui, se contentait de rester sagement sur le canapé du salon, buvant des verres de saké avec le père de Ren. Il n’intervenait plus du tout dans l’entraînement de son élève, le laissant progresser par lui-même et trouver son propre moyen de comprendre son affinité élémentaire. Il ne devait pas interférer outre mesure : lui enseigner la base était déjà largement suffisant. Avant la prochaine étape, il ne donnerait plus aucun conseil au jeune homme, et il avait été clair avec lui sur ce point.

Entre ses entraînements, Ren lisait tout ce qu’il pouvait en rapport avec la transformation élémentaire. Il avait la certitude qu’il lui manquait un indice primordial pour parvenir à franchir cette étape de sa formation. Il avait vu Mawagi faire exploser l’ampoule en quelques instants, sans aucune difficulté. Pour lui, cela avait été une simple formalité. Rien de plus normal, il maîtrisait l’art du Raiton depuis des années déjà. Pour arriver à un tel niveau, Ren savait que l’entraînement seul ne lui suffirait. Il fallait qu’il découvre la nature même de ce qui faisait son affinité. Réussir à la comprendre, à la maîtriser pour donner à son chakra cette forme si singulière qu’était la foudre. Amasser son chakra dans le culot ne lui servait à rien. Pourtant, c’était l’unique chose qu’il parvenait à faire pour l’instant. Mais le chakra pur, hormis pour des techniques de ninjutsu basiques, ne lui était d’aucune utilité dans la compréhension du Raiton. Il fallait qu’il trouve un moyen de le transformer.

Un énième soir, assis à la table avec son père et son professeur de fortune, il écoutait leurs histoires de jeunesse. À base d’affrontement contre d’autres nations, de duel à armes inégales contre des déserteurs ou encore de missions d’infiltration au sein de groupuscules renégats. Des aventures intéressantes – bien que le jeune homme pensait la plupart inventées ou amplifiées par le temps – qui faisait oublier à Ren la monotonie de la vie avec son paternel. Étrangement, depuis l’arrivée de Mawagi au sein du foyer, Yuto était particulièrement de bonne humeur. Enfin, si l’on considérait que voir un fin sourire sur ses lèvres une fois par semaine pouvait être considéré comme de la bonne humeur. Mais quoiqu’il en soit, il était particulièrement détendu et ne s’acharnait plus sur son fils pour qu’il s’entraîne d’arrache-pied. Il voyait bien que le jeune homme, en dehors de ses missions quotidiennes au sein du village, passait le plus clair de son temps sur les terrains d’entraînement. Bien qu’il n’en connaissait pas le but exact, il s’était réjoui de voir son fils se rendre autonome à ce niveau-là. Une réjouissance éphémère, qui redeviendrait de la rancœur et de la pitié lors du départ de Mawagi, Ren en était certains. En attendant, il ne pouvait que profiter de ces rares moments de répit.

Les histoires fantasques passées, Ren était monté se coucher, bienheureux de retrouver sa couche. Depuis plusieurs semaines que son entraînement avait débuté, ses nuits étaient courtes et sans rêves. Cette nuit-là, une de ces nuits où les étoiles ne viennent pas ternir la lumière de la lune, un orage résonna au-dessus de Kiri. Ce n’était pas rare, surtout dans ce village où le ciel était rarement au beau fixe. Ce qui fut plus rare, cependant, ce fut qu’un éclair vienne se perdre dans la ruelle en face de la maison des Uchiha. Un événement plutôt impromptu, fruit du hasard mais aussi d’une bienvenue bonne fortune.

Le matin même, alors en direction du terrain d’entraînement, Ren s’arrêta un moment pour observer l’impact de la foudre sur le sol. Une noirceur résiduelle, signe d’un éclair de telle intensité qu’il avait chauffé le terrain à ses pieds. La foudre, la chaleur. Les deux étaient liés, d’une quelconque manière. Un sourire sur le visage, pour la première fois depuis le début de son entraînement avec cette fichue ampoule, Ren partait à la hâte vers la sortie du village. Il avait enfin compris.

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