L'art du Fūinjutsu _ Apprentissage JkTkOft

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Dans un monde où les nouvelles générations ont connu les affres de la guerre par le biais d'écrits ou de contes oraux, ces dernières sont soudainement propulsées dans des destins pour eux inimaginables à l'instar de leurs aînés d'autrefois. Incarnez y votre shinobi et osez répondre présent à l'effort de guerre de votre nation. Que vous soyez un militaire, un déserteur, un membre d'une quelconque organisation religieuse ou non, défendez avec corps et âme votre nindõ puisque, finalement, personne ne peut se soustraire à son devoir de ninja.Lire la suite

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Sur les conseils du Mizukage, Kasai s’était rendu dés l’aube suivant leur entretien sur le chemin des sept colonnes. Une première découverte pour le Kirijin, qui n’avait jusque là jamais eu l’idée d’explorer ce lieu. Une visite avait été programmée quand il était plus jeune, à l’académie, mais la fièvre avait cloué Kasai au lit pour la semaine. Ainsi l’endroit lui restait mystérieux. C’était l’occasion de compenser cette lacune. Le Hōzuki s’était brièvement renseigné auprès de ses parents, qui lui avaient décrit un chemin orné de colonnes vertigineuses. Au bout de ce périple, un haut et large bâtiment abritant le savoir accumulé depuis des générations, ainsi que plusieurs salles d’étude et d’entraînement. Un service de cure intellectuelle que le Genin regrettait de ne pas avoir connu plus tôt.

Grimpant le sentier, le Hōzuki observait les dites tours qui avaient donné leur nom à cette route. Des colonnades empilées, comme des bûchers géants éteints. Kasai ignorait pourquoi on attribuait ces constructions aux premiers épéistes, mais le rendu était tout bonnement impressionnant. Il ne parvenait pas à en voir le sommet, noyé parmi les nuages et la brume. Bientôt, ce serait la fin de son apprentissage qu’il ne percevrait plus. Kasai avait beaucoup hésité. Jusqu’au moment de partir à vrai dire. Les soins étaient un art important mais aussi complexe, nécessitant une certaine expérience, une résistance et une maturité que le Hōzuki ne pensait pas avoir encore acquises. Restait donc l’art du sabre, et celui du scellement. Kasai aurait pu tirer au sort, mais la logique l’avait finalement fait trancher. Les sceaux donnent accès à un large panel de capacité, à moindre coût. Tandis que le maniement du sabre prend des années à perfectionner. D’autant que dans le cas des armes uniques de Kiri, il faut trouver un maître et attendre que celui-ci cède sa lame.

C’était donc ainsi. Kasai maîtriserait le Fūinjutsu à tout prix.

Il parvint finalement devant l’édifice. Le gamin ignora si c’était à cause des descriptions de ses parents, ou de l’image qu’il s’en était faite, mais le bâtiment lui sembla bien moins impressionnant. L’aura qui s’en dégageait semblait millénaire, mais son prestige paraissait atténué. Il franchit les grandes portes d’acier. Contrairement à ce que son imagination lui avait laissé penser, les lieux étaient déjà envahis par quelques adeptes, le nez dans leurs bouquins. Finalement cet espace de savoir ressemblait davantage à une bibliothèque qu’à autre chose. Pas sûr que les épéistes aient passé leur temps à bouquiner. Kasai remarqua que des têtes émergeaient des parchemins. Les visages n’avaient rien d’amicaux. Il comprit finalement que le bruit de ses pas perturbait les apprentis érudits. Le Hōzuki ralentit donc le pas, avant de décider de se renseigner auprès du personnel. Inutile de perdre davantage de temps. Murmurant aussi bas que possible, il lui demanda des renseignements quant au fonctionnement de l’endroit.

▬ Les ouvrages sont classés par catégorie. Il y a des recueils historiques sur Kiri, des textes sur les diverses politiques menées, … mais j’imagine que ce sont les études shinobi qui vous amènent.

Son interlocutrice fixa le bandeau de Kiri, avant d’observer Kasai de bas en haut, puis de haut en bas.

▬ En effet. Et plus précisément tout ce qui pourrait se rapporter au Fūinjutsu. Niveau débutant, j’entends.

L’employée s’en serait doutée. Elle soupira.

▬ Vous devrez étudier les parchemins dans le silence. Tout ouvrage détérioré vous coûtera cher, n’en doutez pas. La section concernant le Fūinjutsu se trouve au bout, rangée 4. Pour les bases, vous les trouverez naturellement en bas de la bibliothèque. Normalement vous devez amener vos propres parchemins pour prendre des notes, mais j’imagine … enfin, voici de quoi écrire. Des érudits se tiennent à disposition dans les salles du fond, mais ils sont très convoités. Afin d’éviter de déranger inutilement la communauté, merci de donner toutes vos interrogations, un seul aller-retour génère moins de nuisances que plusieurs.

Là-dessus Kasai reçu un stock assez impressionnant de parchemins vierges, ainsi que plusieurs fusains. Le Hōzuki salua sa bienfaitrice, certain qu’elle préférerait cela à des mots bruyants. Vu la quantité de papier, Kasai ne reverrait pas la lueur du jour avant … le lendemain. En cherchant la rangée en question, il constata que certains n’avaient apparemment pas quitté leur table plusieurs jours. Il n’en ferait rien. Le Genin avait l’intention de prendre ses études au sérieux, mais il savait aussi que ses besoins vitaux entraient en considération. La faim et la fatigue brideraient son efficacité, et doubleraient ses efforts. Sa frustration à ne pas tout assimiler du premier coup entraverait son esprit. Ainsi il devrait faire des pauses régulières, et en profiter pour dégourdir son corps. Sans compter que le Hōzuki avait tendance à perdre le contrôle de ses liquéfactions sous l’agacement, et que le fusain et l’eau ne font pas bon ménage. Une crise de nerf et il perdrait tout le fruit de son dur labeur. Après une lecture rapide, le gamin sélectionna plusieurs ouvrages. Un premier sur les origines du Fūinjutsu, un autre sur son principe de fonctionnement - du moins l’imagina-t-il -, et enfin un parchemin traitant des techniques de base de la maîtrise.

Kasai s’installa à la table la plus proche, vierge de toute présence. Il empila dans l’ordre les documents, plaça les parchemins vide à sa gauche en une colonne bien nette. Enfin il sortit plusieurs bouteilles d’eau de la sacoche qu’il avait pris soin d’emporter. Voila, c’était son premier pas vers l’avenir.

Saisissant le premier manuel, il parcourut rapidement le sommaire. Le premier chapitre ne fut que survolé : Kasai nota certains grands noms de la discipline, mais ignora les dates clés, les débats liés au choix du nom de cet art ainsi que tout un tas de futilité sur son origine géographique. De ce qu’il avait compris, le Genin allait devoir emmagasiner beaucoup de connaissances, autant faire une première sélection. Le chapitre suivant en revanche le captiva davantage. D’autant qu’il était illustré. NOTE - L’art du Scellement, ou des Sceaux, permet d’enfermer au sein d’un réceptacle des objets, des êtres vivants ou du chakra. Kasai stoppa son fusain sur le papier. Des êtres vivants ? Pour les objets, le Hōzuki était déjà au parfum : c’était une technique parfois employée par les épéistes ou utilisateurs du Kenjutsu en règle générale. Le chakra, Kasai s’en doutait : c’était pour ça qu’il en était là aujourd’hui. Mais les êtres vivants … jamais le gamin n’avait visualisé un démon comme un être vivant. Cette règle s’appliquait-elle aussi aux personnes ? Il ajouta un point d’interrogation après le mot “vivants”.

Le Hōzuki passa une bonne partie de la journée le nez plongé dans les écritures, reproduisant des schémas imitant le chakra circulant dans les différentes parties d’un dessin, sûrement un sceau. Puis des hommes de Vitruve tatoués de cercles aussi farfelus. Il nota aussi des notions élémentaires, ajoutant parfois des notes personnelles. A la longue, Kasai en était arrivé à dédié un parchemin entier à ses interrogations, nombreuses. Finalement la dame de ce matin semblait s’être prise de sympathie pour lui. Elle lui apporta à plusieurs reprises de quoi s’hydrater, ainsi que de nouveaux parchemins. La jeune femme lui recommanda même un ouvrage en particulier, plus récent que celui qu’il avait lui-même trouvé et moins pompeux. Ce fut en milieu d’après-midi que son estomac le rappela à sa promesse de l’aube. Glissant presque littéralement sur le sol, il demanda à l’écrit s’il pouvait laisser ses affaires sur place. Le lieu s’était vite rempli, mais on lui céda cette faveur.

Les faibles rayons du soleil qui perçaient à travers la brume rechargèrent vite ses batteries. Kasai avait prévu de redescendre au village pour se restaurer, mais un vendeur ambulant fut vite raflé d’une grande partie de son stock. Rassasié, le gamin se défoula quelques minutes supplémentaires, emplissant ses poumons de l’air frais de Kiri. Les lectures étaient intéressantes, mais beaucoup d’informations lui restaient mystérieuses. Et il était certain d’en avoir loupé autant. Le Hōzuki laissa ses deux bras tomber comme de la pluie pour amuser un groupe de gamins de passage, avant de retourner dans son terrier étudier.

A la fin de la journée, il se glissa parmi les curieux qui faisaient encore la queue, avant d'observer bien malgré lui une kunoichi s’exercer au-dessus d’un parchemin. Un parchemin griffonné sur le même squelette que les symboles qu’il avait vu toute la journée. Le Mizukage l’avait averti. Pas de vague, respect et discrétion. Mais devant l’attente qui l’entravait, Kasai ne pu résister. Il se glissa silencieusement dans la pièce, constatant la présence d’une instructrice. Sévère. Rude. Elle ne sembla pas noter sa présence.

▬ Tu comptes polluer notre environnement encore longtemps, Flaque d’eau ?

Loupé. Kasai n’eut que quelques secondes pour réfléchir à ses mots. Il se présenta aussi brièvement que possible, avant d’expliquer les raisons de son intrusion. L’instructrice cinglait parfois des consignes désagréables, mais apparemment sages puisque la Kunoichi avait l’air de progresser. Elle ignora cependant les premières questions de Kasai. Du moins c’est ce qu’il cru au premier abord.

▬ “Le scellement, règles et interdits de l’art ninja, second rang. Les consignes d’écriture - Fūinjutsu, second rang, mais celui-là sera sûrement encore écrasé par un manuel plus imposant et poussiéreux. Pour ta dernière interrogation, tu as déjà l’ouvrage qui y répond.

Sur ce elle lui jeta un regard glacial qui fit comprendre à l’Hōzuki qu’il devait maintenant prendre congés. Kasai passa encore quelques heures dans le bâtiment, le premier ouvrage cité sous les yeux, en quête des réponses promises. Et il en trouva un certain nombre. Un nouveau parchemin vit donc le jour : Notes d’un idiot, par Kasai Hōzuki. Il s’était agacé contre lui-même. Poser des questions sur un contenu qu’il aurait pu trouver par lui-même … improductif. Il prit donc soin de noter chaque information avec plus de minutie. Pour le second en revanche, quelqu’un s’en était déjà emparé. Convaincu que son cerveau n'emmagasinerait rien de plus aujourd’hui, Kasai rangea les manuels, et une grande partie de la table où il s’était étalé. Il remercia la dame de l’accueil pour ses préconisations, et rentra chez lui reposer son esprit.

Le lendemain, il préféra rester au grand air, ses notes à l’abri et lui sous la pluie. L’isolement dans un bâtiment n’était pas son fort, et le son continu de l’eau qui tombe l’aida à se concentrer, à rafraîchir ses idées. En tout le Hōzuki retourna potasser ses bouquins quatre fois dans la même semaine. Chaque soir il évitait la queue vers les érudits, préférant les paroles rauques et agressives de celle qu’il jugea experte du Fūinjutsu. Chaque soir elle lui déblatérait des références, que Kasai notait désormais précieusement. Jusqu’à ce que les ouvrages ne lui apprennent plus rien de supplémentaire. Alors ils semblèrent l’engager à se renseigner de vive voix. Il y a des choses que les écrits ne peuvent transmettre. Ses parchemins sous le coude, Kasai s'introduisit à nouveau dans la salle que la charmante instructrice semblait avoir définitivement adoptée.

▬ J’ai étudié les écrits de la bibliothèque. J’ai répondu à la majorité de mes interrogations. Je pense être prêt pour franchir une nouvelle étape. Accepteriez-vous de m’accorder de votre temps pour parfaire mon apprentissage, sensei ?

Il reçu un parchemin en plein visage en guise de réponse. Un parchemin vierge. Et il nota que le bureau adjacent à celui de la Kunoichi avait été libéré de sa montagne de documentation.

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Cela faisait déjà plusieurs jours que Kasai avait débuté son instruction auprès d’une instructrice fort charmante. Tous les jours avant l’aube, il remontait le chemin des sept colonnes pour rejoindre Miko, elle aussi élève, et Harumi-sensei. Ce matin il commençait néanmoins à douter, à s’interroger. S’il avait compris que l’observation était parfois une clef essentielle dans un apprentissage, l’inaction elle ne le servait pas. Le premier jour, le Hōzuki avait noté tous les éléments avec passion sur son parchemin, peu surpris de ne rien manipuler dés le départ. Mais ça faisait déjà une semaine. Une semaine qu’il se levait bien avant tout le monde. Qu’il observait avec un intérêt diminuant, avant de rentrer s’exercer à tout autre chose et remplir son devoir de shinobi. Le soir il relisait ses notes. Notes qu’il maîtrisait désormais sur le bout des doigts, comme un long poème qu’on lui rabacherait depuis la nuit des temps. Il n’avançait plus.

Alors Kasai choisi l’audace. Dés son arrivée, il questionnerait Harumi sur ses intentions quant à son cas, sur son plan de cours. Mais elle l’avait déjà pris de court. Sur son bureau, plusieurs parchemins, plusieurs pinceaux et de l’encre. Aucun manuel cette fois. Il s’installa silencieusement, sans qu’Harumi ne lâche un mot. Comme à son habitude, Miko arriva légèrement en retard, toute souriante. Cette demoiselle avait le don d’illuminer la pièce, quand Kasai l’assombrissait davantage. Si le moindre écart lui valait les foudres de l’instructrice, les erreurs de Miko semblait glisser sur sa personne. Etrangement, le Hōzuki n’en ressentait aucune rancoeur. Etonnant pour quelqu’un d’aussi jaloux que lui. Peut-être était-ce du à la personnalité de Miko. Contrairement à leur sensei temporaire, Miko n’était pas avare de mots. Elle reprenait ses notes quand elle lui semblaient trop brouillon. Elle apportait toujours une collation supplémentaire pour la courte pause qu’Harumi leur accordait. Elle répondait toujours aux interrogations de Kasai de manière précise. C’était un atout non négligeable.

▬ Bien. Ce matin, Miko tu continues ton exercice d’hier. Cette fois-ci, les paupières closes. Un bon utilisateur de Fūinjutsu doit être capable d’user de ses sceaux dans n’importe quelle situation, y compris dans le noir ou la brume.

Kasai en avait la mâchoire qui tombait. Il avait longtemps regardé Miko tracer ses symboles, avec application, rigueur, lenteur. Et ça semblait déjà assez pénible comme ça. Alors les yeux bandés … mais sa comparse n’en semblait pas plus chamboulée. Elle noua l’épais tissu noir et mit déjà au travail.

▬ Flaque d’eau. Tu as déjà ton matériel, j’imagine que tu sais ce que tu as à faire. Commence par les sceaux basiques, ceux du manuel que je t’ai demandé d’étudier en fin de semaine dernière. Tu verras les différents stades au cours des prochains jours.

Là-dessus, Harumi disparue. C’était la première fois qu’elle ne jugeait pas utile de superviser l’une de leur séance. Kasai aurait souhaité demander conseil à Miko, mais celle-ci était déjà plongée dans son propre exercice. Le Genin n’était pas un adepte des pinceaux. A chaque fois qu’il devait écrire quelque chose, il se centrait plutôt des matériaux basiques. Le pinceau, c’était brouillon, imprécis, imposant. Il attrapa donc le plus fin, et ouvrit le manuel qu’il avait ramené le matin même. Les différents stades. Il devait donc commencer par la base des bases. Le premier test fut lamentable. Un bras occupé à maintenir la page du livre, l’autre à tenter de tracer les symboles avec minutie. Non. Jamais on aurait pu comparer le rendu à un sceau. Il jeta donc le parchemin. Le Genin aurait besoin de ses deux mains pour tracer un sceau correct. Il mémorisa donc le premier symbole, et se remit à la tâche avec un pinceau immaculé.

Le second rendu n’était pas si laid. Pourtant Miko l’observa en plein milieu de sa pause, et le déchira sans demi-mesure. Le message était clair. Kasai passa la matinée à s’appliquer à l’art du dessin. Les sceaux se mélangeaient dans son esprit, et pire que tout il semblait bousiller chaque pinceau qui passait entre ses mains. Arrivé à l’heure du déjeuner, Harumi réapparu comme elle était arrivée, passa un bon quart d’heure à critiquer le travail de Miko, avant de saloper celui de Kasai. S’il avait l’habitude des critiques sèches, cette fois il n’avait rien à redire : oui, son labeur était des plus lamentables. Le Hōzuki prit donc ses jambes à son cou, sous la menace de finir scellé dans des toilettes publiques. Le message était passé. Il ne retourna donc pas au chemin des sept colonnes pendant près de quatre jours. Au lieu de ça, Kasai s’était mis à la calligraphie. Il avait vidé le stock de pinceaux, d’encre et de rouleaux de l’échoppe où sa mère s'approvisionnait généralement en peinture, et s’était mis à l’oeuvre sans relâche. Son poignet gauche le faisait souffrir, mais l’envie de réussir était bien plus forte. Et mine de rien, Kasai voulait montrer à Harumi qu’il pouvait progresser. Gagner le respect de la furie était un objectif secondaire, mais le Genin y accordait tout autant d’importance.

Ainsi il passa une bonne partie de la semaine à s’exercer sur ses pattes de mouche. Il ne parviendrait jamais à écrire le moindre sceaux tant qu’il ne tiendrait pas correctement son pinceau. Après l’abécédaire classique, Kasai avait monté le niveau d’un cran. Les cercles incantatoires, les arabesques, les mentions particulières … et dés qu’il fut suffisamment satisfait de son rendu, il osa à nouveau se présenter devant Harumi. Sa colère semblait s’être essoufflée, et il reçu une seconde chance. Miko quant à elle avait apparemment passé un nouveau stade dans son apprentissage, distançant toujours davantage le Genin. Les résultats du gamin se firent moins brouillon, plus appliqués, plus justes. Ses traits étaient à la fois plus réguliers et plus cohérents, si bien qu’Harumi daigna y accorder un semblant d’importance.

▬ J’imagine que ce n’est pas si mal. Ou en tout cas ça rattrape les fioritures de la dernière fois.

Si Kasai ne s’était pas attendu à un compliment, il aurait tout de même préféré un mot gentil plutôt qu’un rappel de son premier échec. Mais le sourire provocateur d’Harumi suscita chez lui cette même fièvre d’acquérir son respect, aussi redoubla-t-il d’efforts. Et finalement à la fin de la semaine, son investissement sembla porter ses fruits.

▬ Je ne dirai pas que c’est parfait, mais ça reste satisfaisant. Tu vas pouvoir passer à l’étape supérieure. La pratique. Aujourd’hui tu vas insuffler un peu de chakra à ton sceau, et tenter d’y sceller ceci.

Kasai loucha quand il s'aperçut qu’un de ses propres kunai avait disparu de sa pochette. Quand ? Comment ? Avait-il été si absorbé par ses coups de pinceaux qu’il n’avait pas senti l’une de ses armes se dérober ? Gonflé à bloc, Kasai récupéra son kunai à dent, prêt à faire des étincelles.

▬ Ne t’attend pas à réussir du premier coup. Ca risque de te prendre plusieurs jours, ou même encore plus longtemps si tu n’as pas de prédisposition pour cet art. Méfie-toi également des effets produits par tes échecs, au besoin tu as d’autres objets à disposition au fond.

Comment ça “les effets produits par tes échecs” ? Kasai allait interroger la jeune femme quand celle-ci le prit de court.

▬ Courage ! Ne laisse pas tomber.

Des encouragements ? Le Genin resta figé. Venant de l’instructrice, c’était déroutant. Effrayant. Au même moment, Miko partit s’installer à l’opposé de lui. Devait-il s’attendre à perdre un membre ? Harumi partit elle aussi à bonne distance, observer les progrès fulgurants de Miko. Elle composa néanmoins quelques signes, sans que Kasai n’en constate le moindre effet. Il avait déjà longuement discuté avec leur ainée sur le fonctionnement du scellement. Pour un objet, il fallait créer un chemin entre le parchemin et l’objet. Tandis que pour une affinité primaire, il fallait totalement lier les deux, “coudre” les deux éléments dans une parfaite symbiose. Le travail préalable d’écriture littérale devait l’aider à visualiser le rendu à donner à son sceau. Mais le matériel changeait considérablement : il devrait user de son propre chakra et non plus d’encre.

Joignant ses deux mains, le Hōzuki se focalisa sur sa propre énergie. La visualiser circulant dans son corps, imaginer découper une petite portion de ce flux pour l’extraire et en user comme bon lui semblait, à l’image de ses techniques Suiton. Kasai rouvrit les yeux, et s’imagina une main invisible, prête à user de son encre spirituelle pour graver les symboles classiques du scellement d’objet. Totalement hermétique à son environnement, le Genin se lança. Un premier symbole s’inscrit sur le parchemin. Définir les premières règles, les premières conditions. C’était simple, basique, il connaissait la théorie. Et pourtant il perdit le fil. La satisfaction de voir ce caractère s’inscrire sur simple demande l’avait rendu euphorique. Tant de jours de labeur, d’efforts, et voila qu’il parvenait à une première étape concrète ! Un sourire béat sur le visage, il redressa la tête vers Harumi, elle-même assez surprise et aussitôt tout aussi sévère. Toute expression s’effaça du visage du Hōzuki, qui reprit aussitôt son travail.

Il fallut prêt d’une heure à Kasai pour parvenir à un résultat correct. Du moins pour la partie classique. La sueur perlait sur son visage, tant pour le chakra perdu sur toutes ses feuilles loupées, que pour la concentration qu’il devait fournir. Il s’accorda une courte pause, durant laquelle Harumi lui apporta de quoi s’hydrater, ainsi qu’une brochette de Dango. Kasai n’avait jamais été friand de salé, mais le sucré … Il s’assoupit alors qu’elle lui donnait ses dernières directives. De quoi éveiller le dragon. Et pourtant l’instructrice laissa son élève dans les bras de Morphée, visiblement satisfaite de sa ténacité.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, l’obscurité avait envahi les lieux. Les yeux de Kasai réclamèrent un peu de temps pour s’accoutûmer à la pénombre, et il constata qu’à part le personnel obligatoire, le temple semblait désert. Miko lui avait laissé un mot avec une portion de riz et de porc, lui souhaitant bon courage. Il retroussa ses manches, engloutit son repas avec reconnaissance et se remit au travail. La nuit fut des plus mouvementée. Kasai eut l’occasion de trouver la signification du fameux “effets produits par tes échecs”. En effet dès sa première tentative le Kunai se retrouva à demi happé par le parchemin … avant d’être violemment rejeté vers son propriétaire. Kasai eut juste le temps de se baisser pour échapper à la lame. Il resta sonné un certain temps. Ah. Donc les risques du Fūinjutsu de bas niveau consistaient donc à ne pas finir empalé par une erreur de calcul. C’était prometteur. Ricanant pour laisser échapper son stress, il se remit au travail. A plusieurs reprises le Kunai désormais bien abimé semblait possédé par l’envie de visiter tous les recoins de la salle. Le Hōzuki s’imagina qu’Harumi avait dressé une sorte de mur de chakra dans la journée, pour les protéger elle et Miko de ses fameux aléas.

Le lendemain, les deux jeunes femmes arrivèrent les bras chargés de victuailles. Venant de Miko, la chose n’étonna pas Kasai. En revanche Harumi lui sommant de prendre un petit déjeuner copieux, ça c’était inattendu. Si bien qu’il avait d’abord pensé à un piège. Après s’être rempli l’estomac gratuitement pour la seconde fois, il présenta ses résultats à Harumi.

▬ Ces parchemins là, je pense que je les ai foiré au niveau de cette écriture. Le symbole n’était pas suffisamment courbé, et le kunai refusait de se fondre dans le papier. Pour ceux-ci, il disparaissait casiment aussitôt mais repartait encore plus violemment. J’imagine que j’y ai insufflé une trop grosse quantité de chakra, et que le sceau s’est brisé de lui-même. Quand à ceux-ci … j’avoue que ça me dépasse. Trop peu d’énergie ?

L’instructrice observa le parchemin avec attention. Elle signifia à son élève qu’il progressait plus vite qu’elle ne s’y serait attendue, mais refusa de lui donner la clé de son erreur. Kasai ne s’en trouva que plus frustré, voir même énervé. Il quitta la pièce, prenant soin de faire un maximum de bruit pour déranger les érudits du coin lecture. Après sa petite crise d’adolescence, le Hōzuki reparu, plus désespéré que rancunier. Il allait encore passer des heures à scruter le parchemin sans savoir quoi chercher. Des heures à se fatiguer les yeux sur des écritures qu’il connaissait déjà sur le bout des doigts. Des heures à bloquer son esprit à toute solution. Non.

Surprenant tout le monde, lui le premier, Kasai se dirigea vers Miko en quête de réponse. Sous l’oeil désapprobateur d’Harumi, elle tenta de le mettre sur plusieurs pistes, sans jamais lui révéler explicitement son erreur. Après plusieurs échanges, la frustration du Hōzuki semblait évaporée. Il tenta à nouveau son scellement, avec un petit objet en bois cette fois. Il lui fallut deux tentatives avant de pouvoir figer définitivement l’objet dans ses écritures. Un sceau propre. Stable. Il en aurait hurlé de joie. Mais le Kunai lui opposait toujours résistance. Plusieurs facteurs pouvaient en être la cause : le poids, les composants, la forme … et tout semblait converger vers le même problème : l’énergie à fournir. Le Kunai avait rejeté le parchemin à cause d’une dose trop conséquente de chakra, et Kasai était tombé dans l’inverse. Il jaugea à nouveau son énergie, visualisa les inscriptions avant de les figer sur le parchemin et … bingo !

Harumi se contenta d’un sourire approbateur, avant d’apporter toute une autre pile d’objets à Kasai. Il passa le reste de la journée à tout sceller, jusqu’à tomber de fatigue, à court d’énergie. Cette fois Harumi le renvoya chez lui, où il se prit un savon monumental pour ne pas avoir donné de nouvelle. Sa mère l’en aurait presque mordu, au lieu de quoi elle ordonna à son ninken de porter la carcasse de sa progéniture dans son lit, où Kasai dormi une journée entière. Son entraînement au Fūinjutsu fut interrompu par une mission à laquelle le Hōzuki fut obligé de participer. Mais ce fut également l’occasion de prendre un grand bol d’air frais, et de se libérer l’esprit quelques temps pour revenir plus disponible.

Une fois requinqué, Kasai se présenta à nouveau au temple, où seule Harumi semblait l’attendre de pied ferme. Apparemment Miko avait achevé sa formation, et l’instructrice semblait manquer d’occupation. Elle lui laissa sceller encore deux objets, avant de lui présenter l’exercice final de cette seconde étape. La libération du sceau.

En soit, cette partie n’avait rien de bien compliqué. Rompre un sceau, composé par soi-même qui plus est, était relativement aisé. Aussi libéra-t-il tout ce qu’il avait sceller, créant un bordel sans nom dans la pièce. Harumi en scella quelques uns de plus, et Kasai passa plusieurs heures à briser ses sceaux, plus propres et plus solides que les siens. Réussir à préserver une certaine harmonie pour ne pas endommager l’objet à libérer n’était pas aisé, mais il parvint à franchir ce nouvel obstacle. Aussi le félicita-t-elle, et lui donna rendez-vous dés le lendemain pour la suite de son apprentissage.


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Dernière édition par Hōzuki Kasai le 07.03.20 18:11, édité 1 fois
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Tel un enfant braillard, Kasai était rentré en traînant la patte pour récupérer un peu d’énergie et montrer à sa mère ses nouvelles prouesses. Erreur, car si celle-ci s’en ravit relativement vite, son paternel lui eu en vu tout un tas d’autres possibilités. Des questions sur lesquelles Kasai n’aimait pas débattre. Excellente idée, ainsi il pourrait user de Samehada plus facilement, s’évitant de déplacer lui-même l’objet des plus imposants. Ou plus vicieux, pour faire apparaître Nuibari là où personne ne l’attendait. Encore que l’épée du traitre pouvait faire un excellent hachoir, invoqué à même le sol. Quand passait-il à la pratique du sabre ? Le Hōzuki, dont les nerfs étaient déjà à vif par tous les efforts fournis jusque là, se contenta de claquer la porte de sa chambre, et d’entendre la tempête s’éveiller. Ses parents s’aimaient probablement, mais on était loin du “véritable amour”. Il n’était que le fruit d’un mariage arrangé, il le savait. Fruit moisi, soit dit en passant, puisqu’il ne maîtrisait pas les compétences Inuzuka de sa mère.

Si celle-ci s’était pliée aux exigences de sa propre génitrice, elle n’en restait pas moins une femme au tempérament de feu, prête à tout pour protéger son rejeton. Car elle seule pouvait se permettre de le rabrouer. Finalement le Genin trouva vite le sommeil, tombant déjà de fatigue. Il fit une nuit sans rêve, à moitié écrasé par le ninken maternel.

Comme annoncé le lendemain fut dédié au même type d’exercice, avec du calibre un peu plus lourd. Harumi lui avait laissé plusieurs matériaux. Des tailles disparates mais relativement imposantes, des compositions différentes, des poids variants. Il s’était mis au travail assez rapidement. Kasai avait également tiré une conclusion : finalement les objets les plus lourds n’étaient pas les plus complexes à sceller. Par contre les plus volumineux lui posaient plus de problème. Le Hōzuki ne pouvait s’empêcher d’y associer une pression importante, qui le déconcentrait la plupart du temps. Visualiser l’objet rétrécir avant de se muer en écriture n’était clairement pas la meilleure des tactiques. Pourtant il n’en voyait aucune autre. Il s’exerça donc jusqu’à ce que son instructrice pointe à nouveau le bout de son nez pour lui demander conseil. Depuis le départ de Miko, celle-ci semblait plus attentive à l’entraînement de son nouvel élève temporaire. Comme adoucie. Ca donnait des sueurs froides à Kasai, pas habitué à ce comportement.

▬ En effet, je pense que cette fois c’est ton état esprit qui bride ta progression. Au lieu de te concentrer sur ton ressenti, contente-toi peut-être de ne ressentir que ton chakra ? Visualise décomposer l’objet, plutôt que le voir rapetisser.

Et effectivement, la stratégie était payante. Ainsi il passa à des objets de moyennes tailles de la vie quotidienne, à des objets plus imposants. Et finalement il en vint aux armes. Harumi lui avait ramené un shuriken fūma pour l’occasion. Kasai dû s’y reprendre à deux fois, mais il semblait que la mécanique s’était finalement ancrée dans ses pratiques. Il pensait moins, gaspillait moins de chakra, et surtout économisait les parchemins. Car vu ses précédents usages, le Hōzuki avait dû déboiser toute la zone environnante de Kiri ! Il libéra finalement l’arme, brisant le sceau sans presque y songer. Le scellement des objets était finalement relativement simple. Et en tant que débutant, Kasai ne se pencherait pas encore sur le scellement d’êtres vivants : à quoi bon ? Si le Mizukage lui avait conseillé d’aiguiser plusieurs de ces compétences, à aucun moment il ne l’avait enjoint à brûler les étapes.

Les exercices des jours suivants furent redondants. Enfermer des objets variés, les libérer, recommencer. Puis ils se diversifièrent peu à peu. Plusieurs objets en même temps. Briser le sceau en dirigeant son contenu dans une zone particulière. Et enfin : l’étape des yeux bandés. Kasai avait finalement rejoint la cour des plus grands ! Il se fit la remarque que Miko et lui devaient utiliser deux méthodes différentes. Kasai avait mis plusieurs jours à sceller un petit objet, quand elle n’avait mis que quelques heures. En revanche elle avait peiné à exercer son sceau sans visibilité, quand lui visualisait déjà l’ensemble dans ta tête. Bref, le résultat final était le même, mais le chemin emprunté différait. Finalement Harumi lui mit un dernier coup de pression, comme un challenge à relever qui mine de rien lui tordit l’estomac.

▬ Une semaine. C’est le temps qu’il nous reste. Je pars en mission dans les prochains jours. C’est court, très court. Je ne me fais pas d’illusion : tu ne maîtriseras pas parfaitement le Fūinjutsu avant mon départ. Pire, tu devras te débrouiller pour tes techniques, je ne pourrai rien te transmettre d’autre que des écrits.

Le Hōzuki avait failli exploser, oubliant tous les préceptes de son instructrice, tout son investissement à elle aussi. Comme anticipant sa réaction, elle enchaîna.

▬ Je vais donc tâcher de te donner les bases de l’étape suivante. Tu auras les méthodes, les outils, il ne te restera qu’à parfaire ton instruction avec rigueur. Maintenant, nous passons au scellement de type affinitaire. Non négligeable. Il nécessite beaucoup de chakra pour créer le sceau, mais la libération est assez peu énergivore. C’est donc quelque chose à préparer en amont, qui te fera gagner du temps et de l’énergie au combat.

Enfin. Kasai allait enfin enfermer des techniques de niveau S dans des parchemins. Du haut de ses quatorze ans, le morveux avait plein d’étoiles dans les yeux. Harumi le rappela à l’ordre. Pas question de sceller des jutsus, mais bien des éléments. Puisqu’il était un manipulateur de Suiton, ce serait donc de l’eau pour débuter. Kasai s’était vite demandé comment Harumi en était arrivée à le surnommer “Flaque d’eau”. Il n’avait pas nécessairement le physique d’un Hozuki, tenant plus facilement du physique de sa mère. Et pourtant. Peut-être l’avait-elle observé lors de son premier jour, amuser les morveux lors de sa pause ? Quoi qu’il en soit, Harumi s’attendait à voir déferler des océans, et Kasai n’allait pas la décevoir !

Il concentra son chakra, le fit circuler jusqu’à l'extrémité de ses mains avant de l’imaginer prisonnier du papier. Fier comme un paon, il libéra le sceau. Avant de laisser chuter ses épaules de déception. Rien. Pas même une goutte d’eau. Harumi s’était installée confortablement au fond de la pièce, grignotant quelques sucreries comme pour le narguer. Ce serait plus dur que prévu. Bien plus dur. Sans demander son reste, Kasai se précipita dans la salle principale en quête du manuel dédié. Il passa furieusement les premières pages pour tomber sur le chapitre qui l’intéressait. Fondre son chakra dans le parchemin. C’était pourtant ce qu’il avait fait, non ? Oui, mais pas le bon sceau. Le Hōzuki en était resté aux incantations des objets, totalement différents des affinitaires. Il se concentra de nouveau avant d’insuffler un peu de chakra dans un nouveau parchemin. Cette fois celui-ci s’humidifia une fois brisé. Encore léger.

Le Genin prit des pauses de plus en plus régulières. Effectivement, ce procédé se révélait coûteux en chakra. Entre la quantité à stocker dans les sceaux, et celle nécessaire à sa création, Kasai sentait vite ses forces l’abandonner. Petit à petit, il sentait les progrès pointer le bout de leur nez. Des petites gouttelettes, puis de vraies gouttes. Le lendemain il parvenait à faire de minuscules flaques ! Et finalement en fin de semaine, Kasai parvenait à libérer une quantité d’eau correcte. Loin des océans prédits. Loin des torrents furieux. Mais tout de même suffisante pour en user. Au prix de nombreux efforts, et de souffrances importantes, il commençait finalement à maîtriser le scellement affinitaire, à la grande satisfaction d’Harumi.

▬ On a vu mieux. Mais on a aussi vu pire. Tu as progressé, c’est indéniable. Et tu es moins idiot, tu as compris que ton chakra était une denrée rare et tu l’économises, tu l’utilises à bon escient. Pas comme il y a plusieurs semaines, stupide Flaque d’eau.

On avait frôlé le compliment. Mais de la part de l’instructrice, ces mots étaient de l’or, un baume pour soulager le coeur. Finalement il s’estimait assez fier de ses progrès. Même si présentement il se sentait exténué, poisseux et passablement dégoûté du Fūinjutsu. Comme pour le Suiton, si on ne fait pas de pause on finit par tomber dans l’obligation. Ce nétait plus un plaisir actuellement.

▬ Nous n’avons pas le temps pour le scellement des autres affinités, j’en suis navrée.

Kasai fit la moue.

▬ C’était sérieux ? Je peux vraiment récupérer l’essence d’une affinité qui n’est pas la mienne ?

Ses yeux s’agrandirent au possible. Les horizons promis par le Fūinjutsu semblaient sans limite ! S’il n’avait encore jamais regretté son choix, cette fois il en était arrivé à le louer. Kasai était à deux doigts d’aller taper aux portes du Mizukage lui vanter ses récents exploits. “Puéril”, “Enfantin”, “Stupide”. C’est ce que le Borgne lui aurait dit. De toute manière, Harumi ne semblait pas encore en avoir fini avec lui.

▬ Et maintenant, on va passer à la vraie pratique, gamin. Tu as droit à cinq parchemins, uses-en avec parcimonie. Je t’attends dehors.

Pour planter des pâquerettes ?

▬ Et je vais te botter le cul.

Ah. Bien.


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Kasai se sentait mal. Il était seul, dans cette salle qu’il avait désormais l’habitude de parcourir de long en large, en travers. C’était calme, il avait terminé ses préparatifs. Et pourtant, il avait une sale impression. Comme celle que l’on peut ressentir dans un colisée, en attendant les lions rugir de l’autre côté de la grille. Car c’était ce qui allait se dérouler : une exécution. Non, évidemment, Kasai n’allait pas rendre son dernier souffle. Mais il était convaincu qu’Harumi ne l’épargnerait pas. Elle voulait tester ses nouvelles compétences en condition réelle, or le Hōzuki n’avait pas eu l’occasion de les mettre en pratique dans un affrontement. Et il aurait préféré que cette première mise en bouche se fasse contre un adversaire à son niveau. Mais c’était ainsi, et il ne pourrait rien y faire. Fuir n’était pas à considérer. D’autant qu’Harumi avait fourni autant d’effort que lui pour lui transmettre son savoir.

Le Genin avait essayé d’anticiper autant que possible. Il avait scellé un Naginata, ainsi qu’un kunai sans trop savoir quoi en faire. Un rouleau d’affinité primaire et … et le dernier sceau, il n’en était pas certain. L’idée lui était venue tandis qu’il libérait un peu d’espace sur son bureau pour sceller le Naginata, imposant. L’encre s’était renversée, tâchant le bout de ses doigts. Kasai avait pesté, avant d’essuyer ses mains sur ses vêtements et d’avoir cette étrange idée. De l’index il avait dessiné un sceau sur sa peau, à la naissance du poignet. Puis il y avait ajouté un peu de chakra. Il ignorait si ça fonctionnerait, mais peut-être qu’Harumi l’envisagerait ? Dans tous les cas, c’était un coup de surprise à jouer. Il avala finalement la pillule que l’instructrice lui avait donné, histoire de recharger un peu ses ressources d’énergie. Puis il entra dans l’arène.

Elle lui avait autorisé 5 sceaux, il ne portait que 3 parchemins. Son adversaire sourcilla. Il aurait pu en faire un dernier, en plus de celui caché, mais il n’aurait pas su quoi en faire. Le Genin attendit, tendu comme un élastique. Harumi passa à l’attaque.

Plusieurs Shuriken projetés pour couvrir son assaut, le Genin s’écarta juste à temps mais perdit l’équilibre quand l’instructrice lui asséna un coup d’épaule. Violent. C’était une punition.

▬ C’est ton Fūinjutsu que je veux voir ici gamin, avec moi tu n’es plus une Flaque d’eau mais un apprenti en scellement !

Un coup supplémentaire à la mâchoire, rude. Le Hōzuki céda à la panique et reprit forme liquide pour s’éloigner de quelques pas. Plus il userait de son Suiton, plus la correction serait sévère. La jeune femme charga, Kasai libéra son premier sceau. Il brandit le Naginata afin de la stopper dans sa course, puis s’accroupit pour en donner un coup circulaire. Conserver une distance respectable. Si Kasai ignorait les capacités de son adversaire, il avait compris que les assauts ne servaient qu’à le faire réagir, non à lui nuire. Heureusement vu la pression qu’il se mettait pour une simple défense. Il chargea. Elle esquiva la lame et lui bloqua le bras. Son regard était impérieux. “Défile-toi et je brise les os”, c’est ce qu’il y eut. Serrant les dents, le Hōzuki réfléchit à toute vitesse. De son bras valide il fit glisser le manche de l’arme pour se dégager, et enchaîna par la libération de son parchemin élémentaire.

L’eau se libéra tout autour de l’instructrice, avant de prendre des formes de bulles pour bloquer sa vue. Kasai libéra enfin le dernier sceau contenu sur parchemin. Il récupéra son kunai et visa la tête, convaincu qu’il ne ferait jamais mouche. Erreur. L’arme se planta en plein visage d’Harumi … avant de disparaître. Un clône ? Une lame froide vint lui tâter la colonne vertébrale.

▬ C’est pas trop mal pour ce qui concerne la maîtrise de l’art, en revanche ta stratégie est complètement à revoir. 3 sceaux, c’est tout ce que tu as trouvé ? Tu as su faire preuve d’imagination et de réflexion jusque là, je suis un peu déçue …

Comme pour lui remettre les idées en place, l’assaillante fit basculer Kasai au sol. Sa tête cogna par terre, et les genoux de l’instructrice lui compressèrent les côtes. Une dernière carte. C’est tout ce qu’il lui restait. Alors il tenta le tout pour le tout. Joignant ses mains libres devant Harumi, il brisa le sceau. Celle-ci écarquilla les yeux devant les symboles sur l’épiderme du Genin. Aussitôt une quantité d’eau bien plus restreinte que précédemment s’écoula autour du Hōzuki épuisé, trempant au passage l’instructrice. Un dernier effort, et il débloqua sa technique pour l’immobiliser avec des lianes aqueuses. Relachant la tension sur sa nuque, il se laissa tout à fait reposer par terre, lessivé. La pilule ne faisait plus effet, et le contrecoup était rude. Il était lessivé.

▬ Je me rends, j’en peux plus.

Ca devenait une manie chez lui de se laisser mourir par terre. Harumi explosa d’un rire rauque, avant de se libérer sans difficulté de son entrave. Technique de scellement, art personnel, Kasai ne su comment puisqu’il avait clot ses paupières. Elle le remit debout sans ménagement, avant de le féliciter. Pour sa ténacité. Pour sa rigueur dans son étude. Pour ses efforts. Pour son imagination. Elle semblait différente, et le Hōzuki en fut surpris. Visiblement le lien sensei-élève qui s’était établi était brisé. Non pas qu’elle n’eut plus rien à lui apprendre, ou qu’il avait déjà des compétences suffisantes, simplement elle le considérait moins comme une larve. Peut-être un papillon en formation. Elle lui donna des derniers conseils, un parchemin qu’elle avait elle-même annoté avec des suggestions de sceaux à utiliser, de sceaux exceptionnels et d’autres courants. Elle lui avait également préparé un programme pour la semaine suivante, histoire qu’il ne perde pas la main et … enfin Harumi lui souhaita bonne chance, avant de s’éclipser.

Kasai rejoint l’intérieur du bâtiment, histoire de ranger tout son fouillis. Un dernier effort à fournir pour la journée. Il rangea les objets d’entraînement, puis l’encre. Le Genin essuya avec mal la tâche qui l’avait inspiré. Puis enfin les manuscrits. La première personne qu’il avait rencontré sur le chemin des sept colonnes lui sourit. Elle lui demanda où il en était, il s’enjoua de ses progrès. Et finalement Kasai quitta les lieux, pour se diriger vers le perfectionnement des bases acquises.


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